DÉCRYPTAGE – Les classements se multiplient ces dernières années pour comparer les villes entre elles. Emploi, environnement, économie, éducation, immobilier, mobilité… Les critères sont nombreux. Et le positionnement de la capitale des Alpes fluctue selon les indicateurs observés. Baromètres intéressants mais imparfaits, ils influent à leur tour sur l’attractivité de la ville qu’ils sont censés révéler. Mais qu’est-ce qui se cache et se joue derrière ces classements ?
Première… ou vingt-cinquième ? Le positionnement de la ville de Grenoble varie d’un classement à l’autre, selon les indicateurs observés censés permettre de comparer l’attractivité des villes. Un moyen aussi, et surtout, pour ces territoires, d’attirer des acteurs économiques et leurs salariés aux profils recherchés.
De fait, l’enjeu s’avère d’importance pour des espaces urbains et péri-urbains en concurrence dans une économie mondialisée. Toutes les métropoles disposent d’ailleurs d’un élu en charge de ces questions.
Signe qui ne trompe pas, une nouvelle discipline se développe à vitesse grand V depuis quelques années : le marketing territorial. Ce dernier vise à développer des techniques et des bonnes pratiques permettant à un territoire, ou à une destination géographique, de renforcer son attractivité. Dans le département, Isère tourisme, l’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) qui vise à promouvoir l’Isère, est ainsi devenu Isère attractivité en 2020.
À Grenoble, la Métropole avait aussi réalisé en 2017 un diagnostic sur l’attractivité et l’hospitalité de son territoire auprès de 7 000 personnes. Son objectif ? « Apprécier l’image et la réputation du territoire en matières économiques, sociales, culturelles, environnementales et identitaires et évaluer les attentes et besoins en matière de marketing territorial. »
L’attractivité une notion qui recouvre plusieurs champs
L’attractivité d’un territoire ne se limite ainsi pas à l’aspect économique. Elle inclut le bien-être, qui évolue par ailleurs, et prend de plus en plus en compte des indicateurs verts. « Mesurer l’attractivité d’une ville c’est évaluer sa sphère d’influence, sa capacité à générer du mouvement, à attirer à soi durablement », analysent François Cusin et Julien Damon.
Les deux enseignants-chercheurs, auteurs de l’étude « Les villes face aux défis de l’attractivité » réalisée dans le cadre de la Fabrique de la cité, constatent par ailleurs un boom des classements. Ainsi que la récurrence de ce terme dans la presse depuis l’an 2000, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
L’attractivité économique, créatrice de richesse
Les chercheurs distinguent d’abord l’attractivité au service de la compétitivité, que l’on pourrait qualifier d’économique. « L’attractivité d’un territoire fait donc partie des avantages comparatifs permettant de séduire les marchés et de créer de la richesse », expliquent-ils.
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