FOCUS – La police a tiré de nombreuses grenades lacrymogènes, jeudi 6 avril 2023, à Grenoble, pour disperser la manifestation sauvage ayant quitté le cortège officiel contre la réforme des retraites. Des gaz lacrymogènes qui, selon plusieurs témoignages, auraient atteint la cour de l’école Jules-Verne – durant l’accueil périscolaire – et le jardin Hoche. Si les animateurs ont pu rapidement mettre les élèves de l’école à l’abri, des enfants jouant dans le parc auraient en revanche souffert des gaz.
[Article publié initialement le 7 avril 2023 à 16 h 43 et mis à jour le 12 avril 2023 à 18 h 49 avec ajout réaction de la police] « Il y a eu beaucoup de peur et de pleurs chez les petits. » Cette maman, qui se trouvait avec son fils dans le petit parc à jeux situé dans le jardin Hoche, est encore choquée par la scène vécue la veille. Jeudi 6 avril, peu après 16 h 30, le parc comme la cour de l’école maternelle Jules-Verne auraient en effet, d’après plusieurs témoignages concordants, été noyés sous les gaz lacrymogènes. Le résultat de grenades tirées par les policiers, rue Hoche, pour disperser la manifestation spontanée partie en marge du cortège officiel contre la réforme des retraites.
« Les tirs de gaz lacrymogène par la police se sont faits rue Hoche, devant les grilles de l’école maternelle, à une heure ou les enfants prenaient leur goûter dans la cour », précise la mère de famille. Le temps de classe était fini, une partie des élèves étant alors en accueil périscolaire. Les jets de grenades « s’intensifiant », une manifestante, aux premières loges, indique avoir « couru vers le parvis de l’école » où elle a aperçu un petit groupe d’enfants.
« J’ai crié aux enfants de partir très vite, de s’éloigner de la grille et d’aller chercher les adultes. (…) Une vingtaine de grenades ont été lancées sur la chaussée à ce moment-là, certaines explosant ou roulant jusqu’au parvis de l’école. »
« J’étais prise de panique et j’ai crié aux enfants de partir très vite, de s’éloigner de la grille et d’aller chercher les adultes », relate la jeune femme. « Ils sont partis en courant et, avec deux autres manifestants, nous avons hurlé à destination des adultes pour qu’ils rentrent les enfants à l’intérieur immédiatement. »
Dans la cohue et le brouillard des gaz lacrymogènes, la manifestante n’a pu voir la suite de la scène mais, selon elle, « une vingtaine de grenades ont été lancées sur la chaussée à ce moment-là, certaines explosant ou roulant jusqu’au parvis de l’école ». Elle ne peut en revanche certifier s’il s’agissait de l’école Jules-Verne ou Marianne-Cohn, les deux établissements étant contigus.
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3 réflexions sur « Grenoble : des gaz lacrymogènes tirés près de l’école Jules-Verne et du jardin Hoche, des enfants incommodés, la police s’explique »
Toujours aussi précis, ces tirs de « défense »
Bonjour,
Pouvez vous éviter d’utiliser le terme de manifestation « sauvage ? ». On n’est pas sur BFM…
« Manifestation non-declarée » est plus approprié, bien que moi s romantique, ou inquiétant, selon le point de vue que l’on adopte…
Merci !
Bonsoir,
Pour répondre à votre message, on peut bien sûr utiliser le terme « manifestation spontanée », qui s’est aussi répandu depuis quelques années mais l’expression « manifestation sauvage » est souvent utilisée et même revendiquée dans les milieux militants (notamment libertaires, anticapitalistes, antifascistes et autonomes). A la base, ça vient même de là, même si le terme a parfois été détourné de sa vocation initiale, dans certains médias, pour le rendre un peu péjoratif (ce qu’il n’était pas à la base). Vous pouvez faire une recherche sur de nombreux sites militants et vous constaterez que l’expression est assez régulièrement employée, y compris aujourd’hui.
Cordialement