EN BREF – Quatre jeunes Isérois ont été interpellés, lundi 3 avril 2023, puis mis en examen, ce mercredi 5 avril, pour « extorsion avec violences ayant entraîné la mort, extorsion aggravée et escroqueries ». Ils sont notamment suspectés d’avoir agressé et dépouillé des hommes sur le campus, à Gières, après les avoir attirés en leur donnant de faux rendez-vous galants sur un site de rencontre. L’une des sept victimes avait succombé à ses blessures, en novembre 2022.
Les faux rendez-vous galants étaient de vrais pièges. Quatre jeunes hommes âgés de 17 à 21 ans (deux majeurs et deux mineurs au moment des faits), suspectés d’extorsion avec violences et escroqueries, ont été interpellés, lundi 3 avril 2023, à leurs domiciles respectifs, dans l’agglomération grenobloise. Placés en garde à vue, ils ont été mis en examen ce mercredi 5 avril, indique le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, confirmant l’information du Dauphiné libéré.
Les agresseurs piégeaient les victimes en leur donnant, via un site de rencontre, de faux rendez-vous galants sur le campus, à Gières, avant de les tabasser et dépouiller de leurs biens. DR
L’affaire a débuté en novembre 2022 lorsqu’un quadragénaire a été retrouvé grièvement blessé après avoir subi une agression sur le campus universitaire, à Gières. L’homme est décédé quelques jours plus tard des suites de ses blessures. Les services de la Direction départementale de la sécurité publique de l’Isère (DDSP 38) ont alors été saisis d’une enquête par le parquet de Grenoble.
Les sept victimes avaient répondu à une annonce sur le même site de rencontre
Très vite, les enquêteurs ont fait le rapprochement avec d’autres agressions survenues au même endroit. Ils en recenseront sept au total, s’étant déroulées entre mars et décembre 2022. « Les victimes avaient été dépouillées de leurs biens et les agresseurs s’étaient montrés très violents, utilisant des armes telles que pistolet, tasers ou poings américains », précise le procureur.
L’enquête s’est donc poursuivie avec la saisine d’un juge d’instruction. Agissant sur commission rogatoire, les enquêteurs de la sûreté départementale ont effectué des recoupements « permettant d’établir que les victimes avaient répondu à une annonce sur le site de rencontres coco.fr », explique le magistrat. Les suspects en profitaient ainsi pour les attirer dans un guet-apens en leur donnant un rendez-vous fixé sur le site, avant de les agresser et détrousser.
Les quatre suspects ont été présentés mercredi 5 avril à la juge d’instruction en charge de l’enquête, au tribunal judiciaire de Grenoble, puis mis en examen. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Mais le quatuor a fini par être confondu et identifié grâce aux témoignages des victimes et aux investigations. Lesquelles ont mis à jour un récent changement de mode opératoire. De décembre 2022 à février 2023, les quatre individus s’adonnaient ainsi à « des escroqueries sophistiquées en hameçonnant des victimes par le biais de SMS frauduleux (Crit’Air, eSIM…) leur permettant d’acheter en masse des cryptomonnaies dont le montant total reste à déterminer ».
Les deux majeurs écroués, les deux mineurs placés sous contrôle judiciaire
À la suite des interpellations effectuées lundi 3 avril au matin, des perquisitions ont été réalisées et « des éléments intéressant l’enquête ont été saisis et placés sous scellés », confie Éric Vaillant. Après deux jours de garde à vue, les quatre suspects ont été déférés, mercredi 5 avril, au tribunal judiciaire de Grenoble, et mis en examen par la juge d’instruction pour « extorsion avec violences ayant entraîné la mort, extorsion aggravée et escroqueries ».
Ils ont déclaré à la magistrate avoir été « motivés par le souhait de s’en prendre à des pédophiles qu’ils contactaient sur le site en se faisant passer pour des filles mineures », rapporte le procureur. Conformément aux réquisitions du parquet, les deux majeurs impliqués dans la mort du quadragénaire ont été placés en détention provisoire. Les deux mineurs, qui seraient quant à eux « non concernés par cette agression suivie de mort », ont été placés sous contrôle judiciaire.