FLASH INFO – En 2022, Jean-Marc Rochette avait peint à Grenoble la fresque Bilan pro­vi­soire sur les mani­fes­tants ébor­gnés lors des mani­fes­ta­tions des Gilets jaunes. Il y est revenu lundi 3 avril 2023 pour la “mettre à jour”. Explications.

Le des­sin fait déjà par­ler de lui. L’artiste isé­rois Jean-Marc Rochette est revenu à Grenoble lundi 3 avril, afin de retou­cher sa fresque Bilan pro­vi­soire. Une œuvre qu’il avait réa­li­sée dans le cadre du Street Art Fest 2022.

La fresque “Bilan pro­vi­soire” que Jean-Marc Rochette a peinte compte désor­mais 33 yeux sym­bo­liques. L’artiste dit qu’il la com­plè­tera encore si d’autres per­sonnes sont bles­sées ou tuées lors des mani­fes­ta­tions à venir. © Martin de Kerimel – Place Gre’net

Sur un mur du par­king Victor-Hugo, l’ar­tiste avait pré­ci­sé­ment peint 32 yeux sur fond jaune. « Un hom­mage à tous ceux qui ont perdu un œil après les tirs LBD de la police pen­dant les mani­fes­ta­tions des Gilets jaunes en 2019 et 2020 », indiquent les orga­ni­sa­teurs du Street Art Fest.

Un acte mili­tant pour sym­bo­li­ser de nou­veaux blessés

Jean-Marc Rochette vient donc de peindre un nou­vel œil. Et le Street Art Fest d’ex­pli­quer sa démarche. « Les évé­ne­ments de ces quelques der­niers jours, la perte d’un œil par deux mani­fes­tants, un tech­ni­cien de Sud Rail le 23 mars à Paris et un mili­tant envi­ron­ne­men­ta­liste sur le site de Saint-Soline le 25, ont conduit l’ar­tiste à reve­nir et à mettre à jour sa fresque ».

Jean-Marc Rochette lors d’une pré­cé­dente expo­si­tion à Grenoble. DR

Pour l’in­té­ressé comme pour ses hôtes, il s’a­git clai­re­ment d’un acte mili­tant assumé. Le Street Art Fest pré­sente d’ailleurs Jean-Marc Rochette comme un artiste engagé, connu au niveau inter­na­tio­nal grâce à ses œuvres Le Transperceneige, Ailefroide, Le Loup, Vertiges et La Dernière Reine. D’où la por­tée atten­due de la fresque Bilan provisoire.

« L’action vise à rendre les auto­ri­tés conscientes de leur res­pon­sa­bi­lité, afin de mon­trer au monde entier quelle “démo­cra­tie” la France est aujourd’­hui, de sorte que l’o­pi­nion inter­na­tio­nale s’empare du sujet et arrête le jeu de mas­sacre auto­risé par les per­sonnes qui com­mandent les forces de l’ordre », expliquent ainsi les orga­ni­sa­teurs de festival.

Interrogé par nos confrères de France 3, l’ar­tiste s’est dit prêt à reve­nir encore des­si­ner d’autres yeux. « S’il y a un mort, je des­si­ne­rai un carré noir avec le nom de la per­sonne », a‑t-il en outre assuré.

[Photo de Une – Jean-Marc Rochette au tra­vail, le 3 avril 2023 – © Jérôme Catz]