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Julien Priez n'entre pas dans aucune case prédéterminée de l'art contemporain. L'artiste est à la fois calligraphe et typographe, adepte du travail solitaire comme des projets collectifs. © Martin de Kerimel - Place Gre'net

Échirolles : le cal­li­graphe et typo­graphe Julien Priez recouvre les murs du Centre du gra­phisme pour son Boogy Show

Échirolles : le cal­li­graphe et typo­graphe Julien Priez recouvre les murs du Centre du gra­phisme pour son Boogy Show

ÉVÉNEMENT – Une très impres­sion­nante expo­si­tion vient d’ou­vrir ses portes au Centre du gra­phisme d’Échirolles. Boogy Show plonge le spec­ta­teur dans l’art cal­li­gra­phique et typo­gra­phique de Julien Priez, artiste obses­sion­nel du geste et du tracé. Du très petit des­sin au for­mat monu­men­tal, c’est l’oc­ca­sion de décou­vrir une créa­ti­vité unique et envoûtante.

Pousser les portes du Centre du gra­phisme, c’est s’au­to­ri­ser à être sur­pris. L’établissement échi­rol­lois frappe un nou­veau grand coup en accueillant Julien Priez, « figure unique dans le champ de la typo­gra­phie et du des­sin de lettre en géné­ral ». L’artiste n’a pas seule­ment posé ses œuvres exis­tantes sur les murs du Centre. Il les a pour la plu­part des­si­nées sur place. Un vaste ensemble essen­tiel­le­ment réa­lisé en noir et blanc.

Julien Priez a tracé ses calligraphies sur les murs du Centre du graphisme. Des planches typographiques et des photos permettent aussi de mieux comprendre comment il travaille. © Martin de Kerimel - Place Gre'net

Pour son Boogy Show, Julien Priez a tracé ses cal­li­gra­phies sur les murs du Centre du gra­phisme. Planches typo­gra­phiques et pho­tos per­mettent de mieux com­prendre com­ment il tra­vaille. © Martin de Kerimel – Place Gre’net

D’un côté, des lettres déli­ca­te­ment cal­li­gra­phiées aux formes par­fai­te­ment recon­nais­sables. De l’autre, des alpha­bets défor­més par­fois retra­vaillés sur ordi­na­teur, ten­dant vers l’abs­trac­tion. Ce Boogy Show n’est pas des plus acces­sible pour le pro­fane. Le Centre du gra­phisme pré­vient d’ailleurs dans sa bro­chure de pré­sen­ta­tion : « Celui ou celle qui pense avoir saisi le bon­homme en le pré­sen­tant comme un cal­li­graphe che­vronné au passé de gra­pheur n’a vu qu’une face de son œuvre ».

Qu’elles soient de petite dimen­sion ou monu­men­tales, les créa­tions de Julien Priez demandent en effet du temps pour “s’ap­pri­voi­ser”. Dans l’une des salles d’ex­po­si­tion, l’ar­tiste a même volon­tai­re­ment laissé un mur blanc : en s’y ados­sant, son public peut faire entrer une large par­tie du tra­vail pré­senté dans son champ de vision et s’a­don­ner à la contem­pla­tion. Un film (de Nils Paubel) pro­jeté un peu plus loin per­met éga­le­ment de mieux visua­li­ser com­ment ces œuvres – pour la plu­part éphé­mères – ont été conçues.

Une part pour la réflexion, une autre pour la spontanéité

L’aspect obses­sion­nel de la démarche de Juliez Priez a quelque chose de fas­ci­nant. Enfant, il vou­lait deve­nir prof de maths, voca­tion qui confirme encore son sens du détail et de la pré­ci­sion. Ce qu’il invente dans l’ins­tant émane en outre, selon lui, for­cé­ment de ce qu’il a créé juste aupa­ra­vant. Les lettres d’un alpha­bet se des­sinent ainsi les unes après les autres, dans un for­mat déter­miné à l’a­vance – une grille.

Nils Paubel, un ami de Julien Priez, a également filmé l'artiste au travail. Un regard complice sur ses créations, aux allures de making of. © Nils Paubel (capture d'écran)

Nils Paubel, un ami de Julien Priez, a filmé l’ar­tiste au tra­vail. Un regard com­plice sur son pro­ces­sus créa­tif, aux allures de making of. © Nils Paubel (cap­ture d’écran)

Le geste est à la fois réflé­chi et spon­tané. Quand le cal­li­graphe pense avoir com­mis une erreur dans un tracé, il ne cherche pas for­cé­ment à la cor­ri­ger avant d’al­ler plus loin. C’est aussi au fur et à mesure qu’il essaye d’a­mé­lio­rer son pro­ces­sus créa­tif. « Surtout, son tra­vail n’est pas une démarche soli­taire, rap­pelle le Centre du gra­phisme. Ses recherches et expé­ri­men­ta­tions constantes sont au ser­vice de pro­jets de com­mandes pour des clients inter­na­tio­naux, de pro­jets péda­go­giques et de pro­jets col­lec­tifs ».

Julien Priez a notam­ment tra­vaillé pour Nike, Google et la chan­teuse Christine and the Queens (alias Redcar). Et il peut aussi bien col­la­bo­rer avec des ama­teurs qu’a­vec des étu­diants en école d’art. D’après ses hôtes échi­rol­lois, à chaque fois, « il délivre la même éner­gie, la même géné­ro­sité et cette volonté de repous­ser les limites de la dis­ci­pline ». Saisissantes, ses ins­pi­ra­tions sont à décou­vrir jus­qu’au 16 juillet 2023.

Quelques ren­dez-vous annexes…

- 24 mars, 28 avril et 2 juin (18 h 30) : visites com­men­tées, per­for­mances et apéritif,
12 mars, 28 mai et 11 juin (14 heures) : pré­sen­ta­tion de l’ex­po­si­tion et ate­lier de pratique,
6 avril (19 heures) : confé­rence de Julien Priez autour de la typo­gra­phie et verre de l’amitié,
13 mai (17 heures) et 21 juin (20 heures) : par­ti­ci­pa­tions à la Nuit des Musées et à la Fête de la Musique.

Martin de Kerimel

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