FIL INFO — Le Centre du graphisme d’Échirolles propose l’exposition « L’Art déconfiné, des confinés », issu d’un appel à participation lancé durant le premier confinement du printemps 2020. Poétiques, politiques, humoristiques, les multiples visions du confinement se révèlent… ironiquement de manière virtuelle, fermeture des lieux culturels oblige.
« Je peux aller jouer dehors ? Oui, mais dans ta chambre.» En une réplique, sur l’une des œuvres exposées par le Centre du graphisme d’Échirolles, tout le surréalisme du confinement se fait ressentir. Il prend encore plus d’ampleur quand une exposition consacrée à « l’art déconfiné des confiné(e)s » n’est (encore) accessible que virtuellement… les lieux culturels étant toujours fermés pour cause de crise sanitaire.
C’est au cours du premier confinement de 2020 que le projet s’est mis en place, au travers d’un appel à participation. « Notre objectif était de permettre à tous de garder un lien avec la culture, d’aborder la situation de manière artistique, de favoriser un esprit critique qui conditionne une citoyenneté pleine et active », écrit le Centre du graphisme. Mais aussi, ajoute-t-il, d’offrir à certains l’occasion de se distraire en une période difficile.
« Se ré-embrasser comme avant ? »
Le succès aura été au rendez-vous. « Plus d’une centaine d’artistes à travers le monde, professionnel-les ou amateur-es ont participé », indique le Centre du graphisme. Avec, à la clé, la réception de pas moins de 455 œuvres. Une multiplicité des points de vue, aussi bien sur les plans politiques que sociaux ou culturels. Mais aussi des techniques employées, du dessin à la photographie en passant par le collage ou les outils numériques.
En ressort une exposition qui se veut « la trace, l’empreinte artistique, le témoignage d’une situation qui échappe ». Certains messages sont résolument revendicatifs (« Le peuple compte ses morts, l’État compte ses sous »), d’autres volontiers humoristiques, empreints de poésie… ou des inquiétudes sourdes que chacun porte en soi. « Est-ce qu’on pourra se ré-embrasser comme avant ? », s’interroge ainsi une artiste.
Est-ce que l’on pourra re-visiter des musées, aussi comme avant ? Faute de pouvoir ouvrir ses portes, le Centre du graphisme propose l’exposition en visite virtuelle jusqu’au 31 mars. Des photographies des œuvres exposées, ainsi qu’une vidéo de présentation, sont d’ores et déjà accessibles. En attendant, dès le 5 mars, une visite commentée en ligne. Ainsi qu’un kit pédagogique à l’intention des enseignants.
L’exposition virtuelle pourra également se retrouver sur les comptes Facebook et Instagram du Centre du graphisme. Qui promet des vidéos d’artistes, des jeux et des animations réguliers, pour mieux faire vivre une exposition… aussi confinée que déconfinée.