FOCUS - Occupant depuis fin 2016 une parcelle, dans le quartier Bastille, où il accueille une matériauthèque, une cantine et des jardins partagés, le collectif Le Chantier est en conflit avec la Ville de Fontaine depuis l'arrivée de l'actuelle majorité, en 2020. Après deux ans de pourparlers et de procédures judiciaires, la municipalité, qui souhaite revendre le terrain, a envoyé aux bénévoles un commandement de quitter les lieux en juillet 2022. Guettant une expulsion imminente, Le Chantier dénonce la fermeture de l'accès par la mairie, qui a mis en place une grille et un vigile à la mi-janvier 2023.
"Le Chantier, déjà cadenassé, bientôt expulsé". Le titre du communiqué envoyé, le 14 février 2023, par le collectif Le Chantier, illustre l'impasse dans laquelle se trouve le lieu autogéré, qui "voit sa fin arriver". Car aujourd'hui, il n'est "plus possible d'entrer sur le Chantier à Fontaine, une grille obstrue l'entrée et un vigile surveille les lieux", déplorent les bénévoles qui, sans cacher leur profonde amertume, associent cette fermeture de l'accès à la fin probable de l'aventure.
Celle-ci a démarré "fin 2016 avec la création d'une matériauthèque par les locataires du 14 rue Paul-Vaillant Couturier, bientôt rejointe par une cantine et des jardins partagés lancés au premier confinement", retrace le collectif. Acquis il y a une dizaine d'années par l'Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL) pour le compte de la Ville de Fontaine, ce terrain devait abriter un projet immobilier. Avant d'être déclaré inconstructible par le Plan de prévention du risque inondation (PPRI).
Le portage foncier de l'EPFL arrivant à son terme, la municipalité avait décidé de mettre en vente le terrain et la maison d'habitation située sur la parcelle. Problème : entre-temps, Le Chantier s'était installé sur les lieux, devenant au fil du temps "un espace de liberté et de convivialité bien connu des habitant.e.s du quartier", souligne le collectif, qui a ainsi toujours refusé de quitter le quartier Bastille.
"Depuis la mi-janvier 2023, le terrain est devenu inaccessible"
Depuis l'élection de Franck Longo et l'arrivée de la nouvelle municipalité, en juin 2020, les négociations comme les procédures judiciaires n'ont pas cessé entre les deux parties. "Après deux ans de pourparlers et un procès, le Chantier a obtenu du tribunal un délai pour trouver une solution de pérennisation, le délibéré mentionnant l'utilité “écologique et solidaire” du lieu", rappelle le communiqué.
Le Chantier avait même "proposé de scinder la parcelle et d'acheter une partie du terrain", se disant prêt à mettre 25 000 euros sur la table. Si les discussions s'étaient enlisées, elles avaient néanmoins permis de repousser la menace d'expulsion, annoncée comme imminente depuis la fin 2021.
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