FOCUS – Nouvelle journée de mobilisation à Grenoble contre la réforme des retraites mardi 31 janvier 2023, après une première action (très suivie) le 19 janvier. Le mot d’ordre de l’intersyndicale ne varie pas, et les perturbations engendrées devraient rester les mêmes. Nouveauté toutefois : la Ville d’Échirolles ferme ses services la matinée, en soutien revendiqué au mouvement.
Après une journée de forte mobilisation le jeudi 19 janvier 2023, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Grenoble, l’intersyndicale iséroise compte sur un « raz-de-marée » contre la réforme des retraites mardi 31 janvier. Un “acte 2” qui risque d’être marqué par la récente déclaration de la Première ministre Élisabeth Borne, pour qui le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans n’est « pas négociable ».
Pour cette nouvelle journée de mobilisation, rendez-vous est, une fois encore, donné à 10 heures devant la gare de Grenoble. Des manifestations sont par ailleurs aussi organisées à Bourgoin-Jallieu (à 10 heures au niveau du pont Saint-Michel), à Roussillon (à 9 h 30 devant le Lidl de Salaise-sur-Sanne), à Vienne (à 14 heures devant la gare routière) ainsi qu’à Saint-Marcellin (à 15 heures au Champ de Mars).
Le mot d’ordre ne change pas. « L’intersyndicale exige le retrait de cette “réforme” impopulaire et dangereuse. 64 ans pour partir à la retraite c’est inadmissible. Des solutions alternatives et plus justes existent », écrivent les syndicats dans leur appel à la grève et la manifestation. La composition de l’intersyndicale demeure également la même. Celle-ci regroupe la CGT, la CFDT, FO, la FSU, la CFTC, Solidaires, la CFE-CGC, la CNT, l’Unsa, l’UEG, l’Unef, le MNL et IEL.
Échirolles ferme ses services le mardi 31 janvier au matin
Une nouveauté toutefois pour cette nouvelle journée de contestation : la Ville d’Échirolles, à l’image d’autres communes en France, annonce « fermer la totalité des services de la Ville et de son CCAS mardi 31 janvier matin jusqu’à 13 h 30″, suite à l’appel du secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. Une « mesure forte » prise « en solidarité avec l’ensemble du mouvement social, et dans l’intérêt des Échirollois-es », écrit la Ville.
Une solidarité motivée par le « caractère profondément injuste » de la réforme, juge la municipalité. Mais aussi par « une augmentation des cotisations retraites payées par les collectivités de 1% dès l’année 2024″ prévue dans le texte, ce qui représenterait 220 000 euros par an pour Échirolles. « Il s’agit là d’un nouveau coup de butoir sur les finances de notre Ville », conclut-elle.
Un précédent à Grenoble
Mais les maires ont-ils le droit de fermer les portes de leur mairie pour marquer leur désapprobation ? Pas si sûr… Suite à un recours de la conseillère municipale d’opposition Anouche Agobian, élue du Rassemblement de gauche et de progrès, la cour administrative d’appel de Lyon avait, dans un arrêt rendu le 20 décembre 2018, annulé la décision du maire de Grenoble de décréter la journée du 25 novembre 2015 sans services publics.
Pour la cour, Éric Piolle avait en effet alors « pris part à un mouvement national, de nature politique, contre la baisse des dotations de l’État décidée par le gouvernement ». Elle précisait : « Un tel motif, étranger à l’intérêt de la commune ou au bon fonctionnement des services municipaux, est de nature à entacher cette décision d’illégalité. »
Des perturbations sur le réseau Tag
La grève sera de nouveau « massive » sur le réseau de la Tag mardi 31 janvier, préviennent les syndicats FO, CFE-CGC, Unsa et CFDT par voie de communiqué. Ce que semble confirmer les Transports de l’agglomération grenobloise eux-mêmes, en livrant le détail des perturbations à attendre. À commencer par les trams, avec un tram A toutes les 14 minutes, un tram B toutes les 10 minutes… et aucune circulation sur les lignes C, D et E.
Aucune circulation non plus sur la ligne de bus Chrono C2. Les bus C1 et C6 circuleront toutes les 15 minutes, les C3 et C4 toutes les 13 minutes, les C5 toutes les 17 minutes et les C7 toutes les 19 minutes. Du côté des lignes Proximo, les bus 15, 23, 25 et 26 doivent circuler normalement, quand les autres bus (12, 13, 14, 16, 20, 21 et 22) affichent une fréquence de passage comprise entre 15 et 25 minutes. Quant au service Flexo + PMR, il n’assurera aucune course.