REPORTAGE VIDÉO - Entre 18 0001Chiffre des autorités. et 35 0002Chiffre fourni par les syndicats. manifestants ont défilé dans les rues de Grenoble, ce jeudi 19 janvier 2023, pour marquer leur ferme opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement. Principalement en cause, l'âge de départ repoussé à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisation jusqu'à 43 ans. Une mobilisation d'ampleur dont se félicite le front syndical unitaire qui n'hésite pas à la qualifier « d'historique ».
« Je n'avais pas vu ça à Grenoble depuis 2016, lors de l'une des manifestations contre la loi El Khomri », lance un manifestant à l'adresse d'un ami. Entre 18 000 personnes selon la police et 35 000 selon les syndicats ont en effet envahi les rues de Grenoble ce jeudi 19 janvier 2023. Avec un objectif : protester contre le projet de réforme des retraites porté par la Première ministre Élisabeth Borne et par Olivier Dussopt, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion.
Les manifestants répondaient ainsi à l'appel d'une intersyndicale3CGT, CFDT, FO, FSU, FSE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, CNT, UEG, Unef, MNL et IEL. iséroise qui appelait, comme partout en France, à la grève et à la manifestation. Dans leur viseur, le recul du départ de l'âge à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation jusqu’à 43 ans.
En Isère, près de 50 000 personnes ont participé à des manifestations4Notamment 35 000 à Grenoble, 5 000 à Bourgoin-Jallieu, 3 500 à Vienne et 500 à Saint-Marcellin., selon les syndicats. L'ampleur du cortège grenoblois a notamment confirmé les prévisions des syndicats, qui s'attendaient à une mobilisation très suivie dans le département, notamment grâce aux nombreux préavis de grève déposés dans les secteurs public et privé.
Retour en images sur cette imposante manifestation – historique pour les syndicats – qui s'est déroulée à partir du croisement de l'avenue Alsace-Lorraine et du cours Jean-Jaurès pour finir place de Verdun vers 13 heures, avec les traditionnelles prises de parole. Le tout dans le plus grand calme, mais néanmoins surveillé par d'importantes forces de police, présentes à tous les carrefours pour prévenir tout débordement ou départ en manifestation sauvage.
« À l'âge de 64 ans, on est rincé, on n'a plus envie de travailler »
Dans les rangs du cortège, de nombreux corps de métiers étaient représentés, chacun sous leurs bannières respectives. Des manifestants étaient quant à eux venus à titre personnel parce que tout simplement en colère. Parmi ces derniers, Georges qui travaille de nuit depuis plus de trente ans dans le privé. « J'exerce un métier très pénible. Pourquoi n'aurais-je pas droit à une retraite anticipée ? Je suis très fatigué », lance-t-il, avant de poursuivre son chemin.
Alain, lui, est à la retraite depuis trois mois. « Je viens par solidarité envers ceux qui vont devoir travailler plus longtemps, fait-il savoir. Ce qui est inadmissible c'est de prolonger de deux ans le travail de ceux qui ont occupé des boulots difficiles tout au long de leur vie professionnelle. Tout ça pour un prétexte financier improbable car il n'y a pas de déficit des fonds de retraites. Il n'y avait pas urgence à les réformer », assure-t-il.
Pas mieux pour son ami qui se trouve à ses côtés. « Je ne crois pas que les gens qui sont là souhaitent travailler jusqu'à 64 ans. À cet âge-là, on n'a tout bonnement plus envie de travailler, explique-t-il. Et puis, de toute façon, les seniors ont les met dehors. Je ne comprends pas ce système où on nous demande de travailler plus longtemps alors qu'il n'y a pas de travail », s'indigne-t-il.
« Cette réforme des retraites est un hold-up ! »
« Aujourd'hui, nous sommes plus de 1 500 jeunes venus manifester contre la réforme des retraites », témoigne Élie Saget, qui représente l'Union des étudiants de Grenoble (UEG). « On pourrait penser que la retraite, c'est quelque chose de très lointain pour les jeunes. Or cela nous concerne directement, poursuit l'étudiant. Quand on force les gens à travailler jusqu'à des âges pas possibles, nous, derrière, on ne trouve pas d'emploi quand nous arrivons sur le marché du travail. »
Cotiser pendant 43 ans ? « Quand on fait le calcul, il faudrait que, nous, les jeunes, nous sortions de l'université à 21 ans, qu'on trouve un emploi directement pour, parvenus à 64 ans, prétendre à une petite pension. » Un comble pour Élie car « les jeunes sont déjà précaires. Ils subissent de plein fouet l'inflation, la hausse des prix qui ne leur permet pas de remplir le frigo. Nous sommes en colère car le gouvernement sème la misère ! », se révolte-t-il.
Nadine Boux, présidente de la CFE-CGC métallurgie de l'Isère, se sent, elle aussi, très concernée par cette réforme « injuste qui n'a pas lieu d'être ». Notamment pour les cadres, qui comme elle, ont fait de grandes études et qui, de ce fait, arrivent tardivement sur le marché du travail avant de très longues carrières. « Cette réforme des retraites est un hold-up ! Je ne sais pas pourquoi le gouvernement nous déteste autant », s'interroge la syndicaliste.
Un blocage au lycée André-Argouges avant la manifestation
À Grenoble, le lycée André-Argouges a fait l'objet d'un blocus qui s'est déroulé sans incident tôt le matin, avant que les lycéens ne rejoignent la manifestation. Ce qui n'a pas eu l'heur de plaire aux militants de l'Uni Grenoble, le mouvement étudiant de droite, qui s'est fendu d'un communiqué.
« Systématiquement, pour les différents syndicats lycéens et étudiants d’extrême gauche, tous les prétextes sont bons pour bloquer, dégrader et déstabiliser nos institutions », écrivent ainsi les militants.
De plus, ajoutent-ils, « cette prise d’otage de nos lycées conduit régulièrement à des affrontements entre les lycéens souhaitant étudier et la minorité souhaitant empêcher l’accès aux locaux. Ces blocages mettent donc en péril la sécurité des lycéens », assure l'Uni.
Autre son de cloche du côté de Zian, secrétaire général du syndicat Isère émancipation lycéenne (IEL) : « Ils sont venus devant le lycée mais nous sommes restés dans le dialogue. Cependant, ils n'ont aucune légitimité à venir sur nos lieux de manifestation parce qu'ils sont eux-même impliqués dans cette réforme qui est des plus inégalitaire et des plus injuste », souligne le militant lycéen.
Mobilisation mitigée dans l'académie de Grenoble selon le rectorat
Ce jeudi soir, le rectorat de Grenoble précisait que le taux de participation au mouvement de grève dans l’académie s'élevait à 39,8 %. Soit 37,7 % pour les enseignants du premier degré et à un peu plus pour le second degré, avec 41,7 % de grévistes. Des chiffres à mettre en perspective avec les 42,3 %, en moyenne pondérée nationale, d'enseignants du premier degré en grève et de 34,6 % dans le second degré.
Quant à la participation dans les collèges, le rectorat l'estime à 41,17 %, dans les lycées d’enseignement général et technologique à 30,04 % et à 20,99 % dans les lycées professionnels.
4 réflexions sur « Réforme des retraites : entre 18 000 et 35 000 manifestants dans les rues de Grenoble »
Laisser un commentaire à 9h41 un jeudi, soit on est à la retraite et c’est culotté de demander aux autres de plus cotiser soit on utilise son temps de travail pour lire et commenter la presse.
ou on travaille sans regarder les heures.
Et le plafond pour la pension de retraite ????
A croire que c’est fasciste de travailler plus longtemps pour équilibrer les retraites comme les portugais, les danois, les italiens, les hollandais, les espagnols, etc
https://www.cleiss.fr/docs/ages_retraite.html