[Note post publication: Claire Guéville a finalement été relaxée par la Cour d'appel de Grenoble dans un arrêt en date du 2 octobre 2023. La Cour a en effet jugé, sur le fond, que les faits qui lui étaient reprochés et qui lui avaient valu une condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Grenoble, en janvier 2023, n'étaient pas constitués. Les magistrats ont estimé que rien ne prouvait que Claire Guéville était l'autrice des tweets et que, de ce fait, sa culpabilité ne pouvait être établie.]
FOCUS - Le tribunal judiciaire de Grenoble a condamné, ce mercredi 11 janvier 2023, Claire Guéville, professeur d'histoire-géographie à Rouen, à 5 000 euros d'amende, dont 4 000 avec sursis, et à 2 500 euros de dommages et intérêts, pour "injure publique" et "diffamation" à l'encontre de Vincent Tournier, maître de conférences à Sciences Po Grenoble. Cette militante syndicale au Snes-FSU avait comparu, le 28 novembre 2022, pour des tweets visant, en mars 2021, les deux enseignants de l'IEP alors accusés d'islamophobie. Des messages qu'elle niait avoir écrits.
Les juges n'ont finalement pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé la relaxe pour l'affaire des tweets, le 28 novembre 2022, faute de preuves. Un mois et demi après la comparution de Claire Guéville, jugée pour des soupçons d'injure et diffamation envers le professeur de Sciences Po Grenoble Vincent Tournier, le tribunal judiciaire de Grenoble a rendu son jugement ce mercredi 11 janvier 2023. L'enseignante normande a été condamnée à 5 000 euros d'amende, dont 4 000 avec sursis, et à verser 2 500 euros de dommages et intérêts au plaignant.
En cause, une série de tweets publiés le 6 mars 2021 et attribués à Claire Guéville, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Rouen et responsable nationale du Snes-FSU sur les questions "lycée, bac et accès à l’enseignement supérieur". Des messages qualifiant notamment Vincent Tournier de "raciste" et "négationniste", mais dont celle-ci niait catégoriquement être l'auteur.
Des tweets postés deux jours après les tags sur les murs de l'IEP
L'affaire et le dépôt de plainte, daté du 3 juin 2021, survenaient alors que l'Institut d'études politiques (IEP) de Grenoble était alors empêtré dans la très médiatique polémique qui défraya la chronique durant de longs mois.
Le 4 mars 2021, des tags inscrits sur les murs de Sciences Po accusaient en effet nommément deux professeurs de l'école, Klaus Kinzler et donc Vincent Tournier, d'être "fascistes" et "islamophobes".
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Une réflexion sur « Affaire de Sciences Po Grenoble : une enseignante condamnée pour injure et diffamation envers le professeur Vincent Tournier [condamnation infirmée en appel le 2 octobre 2023] »
Islamophobie était le terme employé en Iran par Khomeyni pour fustiger les femmes qui se refusaient au port du voile. Quelle honte pour Sciences Po Grenoble !
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/islamophobie-linvention-dun-concept