TRIBUNE – Pénaliser Place Gre'net pour avoir rapporté de simples faits ou débats. C'est ce qui s'est produit, en coulisses, durant cette année 2022… tout comme en 2021. La MC2 a ainsi cassé un contrat de publicité suite à un article sur son nouveau directeur. Le maire de Saint-Martin-d'Hères a annulé une commande commerciale sans motif, vexé sans doute par nos articles relatant les débats sur le centre Neyrpic. Quant au bailleur social Actis, il nous a boycottés durant plus d'un an pour cause de curiosité mal placée, avant de recommencer à nous envoyer des communiqués… au compte-gouttes. Petit retour sur ces pratiques peu reluisantes allant à l'encontre des valeurs affichées.
"Vous avez vu ce que vous avez écrit? On n'a rien à faire ensemble!" Voici ce qu'une personne responsable de la direction de la MC2 a répondu à un salarié de Place Gre'net qui reprenait contact avec la salle de spectacles, dans le cadre de la campagne de publicité prévue et signée quelques mois auparavant. Mais entre-temps, la direction avait changé… Et n'avait visiblement pas apprécié notre article à son sujet.
Si le sujet est quasiment tabou, les pressions exercées sur les médias via les commandes d'encarts de communication sont courantes. Des méthodes révélatrices d'une confusion de la part de certains entre information et communication et faisant peu de cas de la liberté de la presse.
Place Gre'net n'a jamais cédé à quoi que ce soit mais subit parfois, après coup, des suppressions ou des arrêts de commandes liés à sa liberté de ton. Comme en 2017, avec la Ville de Grenoble, suite à des articles qui avaient déplu. Une situation qui s'est toutefois, de ce côté-là, normalisée avec de très bons rapports professionnels désormais.
Un modèle économique mixte
Place Gre'net est un média au fonctionnement économique mixte qui repose, depuis sa création, à la fois sur la vente d'abonnements et d'espaces publicitaires. Des ressources auxquelles s'ajoutent désormais les annonces légales.
Notre média n'a jamais considéré la publicité comme une subvention déguisée et n'oriente pas sa ligne éditoriale en fonction de celle-ci. Avec, à l'heure actuelle, 35 000 visiteurs uniques par semaine et une excellente visibilité sur les réseaux sociaux, Place Gre'net ne manque pas d'arguments auprès des annonceurs. La publicité se limite donc au cadre qui lui est réservé et ne déborde en aucun cas dans les articles du média.
Un article sur la MC2 qui a conduit à l'annulation de toutes les commandes
Bien sûr, aucun organisme n'a l'obligation d'acheter des encarts publicitaires à un média. Mais, dans ce domaine comme ailleurs, les règles du jeu ne sont pas censées changer en cours de route. Accepter pour se rétracter ensuite sans motif – si ce n'est le fait d'être contrarié par un article – pose naturellement question.
C'est visiblement ce qui a échappé à la MC2. Qui, après s'être engagée sur un devis allant de septembre 2020 à juin 2021, devenu caduc avec les fermetures imposées aux lieux culturels, avait demandé de différer la campagne de communication… avant de la remettre totalement en cause à la rentrée 2021. Ce à l'inverse de tous les autres partenaires qui avaient attendu le déconfinement pour honorer leurs commandes.
L'annulation, au travers d'un courriel laconique, ne donnait aucune explication. C'était sans compter sur l'insistance de notre service commercial qui a finalement pu avoir une personne proche de la direction au téléphone et s'entendre dire que notre article sur le nouveau directeur de la MC2 en était la cause. Notre tort? Avoir osé signaler qu'Arnaud Meunier, dès son arrivée, avait “remercié” quatre cadres recrutés par son prédécesseur. Une information qui n'était pas sortie dans d'autres médias…
Voilà un motif qui a le mérite de la clarté, mais laisse perplexe. D'abord, parce que l'information délivrée dans l'article est factuelle. Ensuite, parce que l'article en question, et c'est bien normal, donne abondamment la parole au nouveau directeur, à sa vision et à ses ambitions. Enfin, parce que l'on peut attendre, de la part de quelqu'un qui se proclamait Charlie en 2015 sur les réseaux sociaux, un peu plus d'égard pour la liberté éditoriale d'un média.
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6 réflexions sur « MC2, Actis, Ville de Saint-Martin-d’Hères… Ces institutions qui exercent des représailles envers Place Gre’net »
Merci pour votre liberté d’expression, qui est de plus en plus rare dans les médias. Meilleurs voeux 2023.
Hé bien, c’est comme pour Google Map : si on n’est pas d’accord avec un lieu visité de type grande surface, si on ne caresse pas « dans le sens du poil », ça ne convient pas ??!! Le journalisme est de plus en plus bridé, et le droit à l’expression décapitée.
Accepter la critique, c’est prouver, un temps soit peu, son intelligence (à savoir, l’adaptation et la remise en question).
Ça nous a aidé à voir plus clair votre article.
Merci.
Meilleurs vœux et bonne suite !
Bravo pour votre ligne éditoriale et mes meilleurs voeux de longévité, en toute liberté, pour 2023.
Merci pour votre soutien ! Bonne année également !
Un bien bel article, rédigé très posément.
Ca fait du bien.
Bravo et merci.
Merci !