Campagne hépatites

Journée des hépa­tites dans l’arc alpin : une cam­pagne de dépis­tage gra­tuite orga­ni­sée le 20 octobre 2022

Journée des hépa­tites dans l’arc alpin : une cam­pagne de dépis­tage gra­tuite orga­ni­sée le 20 octobre 2022

FOCUS – Une cam­pagne de dépis­tage des hépa­tites B et C a lieu en Isère, en Savoie et en Haute-Savoie jeudi 20 octobre 2022. Organisée par l’as­so­cia­tion Prométhée de la Maison des réseaux de santé de l’Isère (MRSI), en par­te­na­riat avec 80 labo­ra­toires, cette jour­née des hépa­tites est gra­tuite, sans ordon­nance ni condi­tions de reve­nus. Avec pour ambi­tion autant de tes­ter les per­sonnes que de les sen­si­bi­li­ser à une mala­die assez méconnue.

Ignorées, peu média­ti­sées, sous-esti­mées pour leurs effets… Les hépa­tites souffrent d’une cer­taine invi­si­bi­lité de longue date aux yeux de la popu­la­tion fran­çaise. Depuis 2006, l’as­so­cia­tion Prométhée pro­pose ainsi la Journée des hépa­tites pour mettre en lumière les mala­dies du foie.

« Les hépa­tites sont des mala­dies fourbes », rap­pelle Coralie Horlon, char­gée de pré­ven­tion depuis 2014. Moins fou­droyantes que d’autres affec­tions, elles appa­raissent à tra­vers des signes plu­tôt ano­dins, comme de la fatigue.

Or, quand la prise en charge est tar­dive, le foie est déjà lar­ge­ment dégradé. « Cet organe peut se régé­né­rer en par­tie, mais si le stade de cir­rhose est déjà atteint, un retour en arrière sera beau­coup plus dif­fi­cile. La prio­rité sera d’empêcher la dégra­da­tion de la santé du foie », pré­cise Coralie.

Plusieurs fac­teurs de risque pour les hépatites

Les hépa­tites virales sont des inflam­ma­tions du foie qui se classent de A à E en fonc­tion de la famille du virus en cause. Sachant que plu­sieurs élé­ments peuvent expli­quer son appa­ri­tion. Les com­por­te­ments sexuels à risque, tout d’a­bord, mais d’autres fac­teurs moins connus peuvent éga­le­ment conduire à une hépa­tite : par­tage de maté­riel d’hygiène en contact avec le sang, mau­vaise pra­tiques de mar­quages cor­po­rels (pier­cings et tatouages), etc.

Le prin­ci­pal point com­mun de ces virus ? Leur capa­cité à infec­ter les cel­lules du foie et à s’y mul­ti­plier. Face à cette infec­tion, le sys­tème immu­ni­taire de l’hôte réagit, entraî­nant une des­truc­tion des cel­lules infec­tées et une inflam­ma­tion (hépa­tite).

Puis, quand la mala­die pro­gresse, appa­raissent d’autres symp­tômes : peau et yeux qui jau­nissent (ictère), urines fon­cées, fatigue extrême, nau­sées ou vomis­se­ments et dou­leurs abdo­mi­nales chez les patients.

Une épi­dé­mie circonscrite…

Toutefois, une per­sonne atteinte d’hé­pa­tite C va gué­rir dans 95 % des cas grâce aux trai­te­ments actuels, avec des durées de trai­te­ment de huit à douze semaines. « Cela consiste en un trai­te­ment de un à deux com­pri­més par jour par voie orale », pré­cise Coralie Horlon. En outre, aucun vac­cin contre cette patho­lo­gie n’existe à ce jour.

Les hépatites sont des maladies qui semblent être sous contrôle en France... mais, au vu de la virulence de ces virus et du nombre de malades qui ignorent l'être, impossible d'en connaître l'impact précis. Dans ces conditions, le dépistage et la prévention restent les deux options les plus plausibles pour espérer, un jour, éradiquer ces pathologies du territoire national. DR

Les hépa­tites semblent sous contrôle en France… mais, au vu de la viru­lence de ces virus et du nombre de malades qui ignorent l’être, impos­sible d’en connaître l’im­pact pré­cis. Dans ces condi­tions, res­tent le dépis­tage et la pré­ven­tion pour espé­rer, un jour, éra­di­quer ces patho­lo­gies du ter­ri­toire natio­nal. DR

Pour l’hé­pa­tite B, dans 9 cas sur 10, les patients adultes arrivent à se débar­ras­ser natu­rel­le­ment du virus. « Mais pour les 10 % res­tants, qui déve­loppent une hépa­tite chro­nique, un suivi médi­cal à vie est néces­saire. »

Les trai­te­ments pro­po­sés dans cer­taines situa­tions contre l’hépatite B vont sus­pendre la mala­die jus­qu’à rendre la charge virale indé­tec­table. Quand la mala­die est sous contrôle, les patients doivent pour­suivre leur suivi, conti­nuer leur trai­te­ment s’ils en ont un, et ont une espé­rance de vie rela­ti­ve­ment bonne.

… mais un vrai risque de contamination

« Les virus des hépa­tites res­tent très cos­tauds », tem­père Coralie Horlon. Effectivement, une infime quan­tité est néces­saire à la conta­mi­na­tion, par rap­port à d’autres virus. De plus, « des études ont mon­tré que le virus de l’hé­pa­tite C est 10 fois plus conta­mi­nant que le VIH, et celui de l’hé­pa­tite B, 100 fois plus », pré­cise la char­gée de prévention.

De nom­breuses per­sonnes ignorent par ailleurs être por­teuses de la mala­die. Elles seraient 20 % dans le cas de l’hé­pa­tite C, selon une étude publiée en sep­tembre 2019 par Santé publique France. Pour l’hé­pa­tite B, la situa­tion est encore plus com­plexe, car 83 % des indi­vi­dus infec­tés ne sont pas au cou­rant qu’ils sont por­teurs du virus.

Une Journée des hépa­tites, avec un dis­po­si­tif à l’année

Un fois par an, une jour­née de dépis­tage acces­sible (gra­tuit, sans ren­dez vous ni ordon­nance) est­pi­lo­tée sur le ter­ri­toire de l’Arc Alpin. Cette année encore, 79 labo­ra­toires d’analyses médi­cales par­ti­cipent à l’action en pro­po­sant le temps d’une jour­née un dépis­tage de l’hépatite B et de l’hépatite C à toute per­sonne le souhaitant.

En paral­lèle de cette action, l’as­so­cia­tion Prométhée tient des stands de pré­ven­tion tout au long de l’année sur l’espace public ou dans des struc­tures accueillant des publics par­ti­cu­liè­re­ment expo­sés aux virus des hépa­tites. Concernant les tests de dépis­tage réa­li­sés, elle en pro­pose de plu­sieurs types lors de ses dépla­ce­ments chez les dif­fé­rents par­te­naires. Il s’a­git de tests rapides à orien­ta­tion diag­nos­tic (Trod) qui per­mettent d’a­voir des résul­tats en une demi-heure.

« Avec quelques gouttes de sang, on peut détec­ter la pré­sence des hépa­tites B et C, ainsi que du VIH très rapi­de­ment », déclare Coralie. En outre, la struc­ture emploie une infir­mière qui réa­lise des exa­mens par Fibroscan. Cela consiste à mesu­rer l’élasticité du foie par des ondes ultra­so­nores pour avoir une indi­ca­tion sur l’état de santé de cet organe.

Un dépis­tage tar­dif entraîne des soins bien plus lourds

Une conta­mi­na­tion par hépa­tite C peut être trai­tée à n’im­porte quel stade de la mala­die. Malgré tout, les séquelles lais­sées par cette der­nière en cas de dépis­tage tar­dif entraînent un par­cours de soins bien plus contrai­gnant. Cirrhose, insuf­fi­sance hépa­tique ou can­cer pri­maire du foie… Des com­pli­ca­tions qui ne s’en­vo­le­ront pas com­plè­te­ment à la fin des 12 semaines de trai­te­ment contre l’hé­pa­tite C. Une recon­ta­mi­na­tion est d’ailleurs pos­sible si l’individu est de nou­veau exposé au virusde l’hépatite C.

Le trai­te­ment du virus de l’hépatite C, pris en charge par la Sécurité sociale, est dis­po­nible en phar­ma­cie. Il peut être pres­crit par un géné­ra­liste ou, en cas de patho­lo­gies mul­tiples, par un spé­cia­liste. Encore faut-il pen­ser à en par­ler à son méde­cin et pas­ser le cap du dépis­tage en cas de doute.

L’hépatite B est une mala­die chro­nique, entrai­nant les mêmes com­pli­ca­tions sur la santé du foie. Plus le suivi médi­cal sera mis en place tôt, moins les réper­cus­sions seront dif­fi­cile à enrayer. Des trai­te­ments adé­quats peuvent être pro­po­sés pour sta­bi­li­ser la mala­die. Sans oublier l’entourage des per­sonnes conta­mi­nées. Celles-ci doivent éga­le­ment accé­der au dépis­tage et à la vaccination.

La rédaction

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