FOCUS - Comment se porte le cairn en cette période de rentrée ? Assez mal. La monnaie locale de la région grenobloise (et au-delà) est encore plus en difficulté depuis l'arrêt de sa subvention métropolitaine. Elle n'arrive pas à trouver d'autres financeurs ou à se développer autant qu'espéré. Ses promoteurs n'en perdent pas espoir pour autant, et entendent bien mobiliser un réseau de bénévoles à l'occasion d'une réunion “de la dernière chance” le 21 septembre.

Le cairn, monnaie locale grenobloise, est-il sur le point de subir le même sort que son lointain cousin le sol alpin? Ses créateurs et promoteurs ne cachent pas leur inquiétude, alors que la Métropole de Grenoble a mis fin à la subvention annuelle, versée à l'association du Cairn depuis 2017. L'arrêt du financement, le seul dont elle bénéficiait, contraint la structure à quitter son local et à mettre fin à son emploi salarié.

Quand le cairn faisait sa présentation au Marché d’intérêt national de Grenoble lors de l'Isère Food Festival © Cairn

L'arrêt de la subvention métropolitaine n'est toutefois pas une surprise, comme l'expliquent à Place Gre'net Olivier Truche, fondateur de l'association, et Arnaud Bégin, chargé de gestion. La Métro avait déjà diminué sa subvention en 2021, passant de 35 000 à 25 000 euros. Et avait fixé au cairn deux objectifs: se développer sur une plus grande échelle, et trouver de nouveaux financeurs institutionnels ou privés.

Chou blanc dans la recherche de financeurs du cairn

Mais la recherche d'autres sources de financement a fait chou blanc. "Ce n'est pas faute d'avoir essayé!", assure Arnaud Bégin. "Dès le début, il y a eu une grosse volonté d'aller au contact, de rencontrer les élus et les collectivités, en particulier les communautés de communes", souligne-t-il. En décrivant le cairn comme un outil au service du dynamisme des centre-villes et de la consommation locale, deux sujets chers à n'importe quel élu.

Design d'un billet de 2 cairns. La monnaie locale grenobloise est basée sur le cours de l'euro. © Cairn

Olivier Truche ne cache pas sa déception, et décrit des "acteurs un peu attentistes, dans l'attente que ça marche pour y aller, alors qu'il y a besoin qu'ils viennent pour que ça marche". "C'est compliqué de convaincre. On touche au sujet de la monnaie qui est un sujet sensible, alors que nous sommes dans la même case juridique que les tickets restaurants, même si ce n'est pas le même objectif", ajoute le fondateur.