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Moment de complicité intergénérationnelle pendant des jeux de société © Lucie Soïka

Moment de convi­via­lité entre deux géné­ra­tions grâce aux « chan­tiers jeunes » de la ville de Grenoble 

Moment de convi­via­lité entre deux géné­ra­tions grâce aux « chan­tiers jeunes » de la ville de Grenoble 

REPORTAGE VIDEO – Depuis 2019, les chan­tiers jeunes per­mettent aux 16 – 20 ans gre­no­blois d’effectuer des mis­sions de soli­da­rité. La Résidence auto­nome des Alpins est l’une des struc­tures choi­sies afin d’accueillir ces jeunes moti­vés en soif d’apprendre. Un temps de par­tage inter­gé­né­ra­tion­nel autour de jeux de société.

En pas­sant la porte de la rési­dence des Alpins, les visi­teurs peuvent entendre des quilles tom­ber, des dés rou­ler sur les tables, mais sur­tout des rires. Mardi 9 août 2022, cinq ado­les­cents du dis­po­si­tif « chan­tiers jeunes » se sont rendu dans cette rési­dence auto­nome de la ville pour une après-midi jeux. La mis­sion de ces volon­taires ? Tenir com­pa­gnie aux per­sonnes âgées.

« On a passé une bonne après-midi !», s’exclame Odette, rési­dente des Alpins. Blanche, 94 ans, raconte que « ça change de jouer avec des jeunes. On n’a pas l’habitude d’en voir autant ». Et c’est bien le but de cette mis­sion : créer un lien entre les géné­ra­tions afin de lut­ter contre l’isolement des per­sonnes âgées.

Les jeunes sont reconnaissables par leurs t-shirts bleus © Lucie Soïka

Les jeunes sont recon­nais­sables par leurs t‑shirts bleus. © Lucie Soïka – Place Gre’net

Des « sen­si­bi­li­sa­tions » plu­tôt que des « chantiers »

Proposés par la métro­pole gre­no­bloise, les chan­tiers jeunes per­mettent aux 16 – 20 ans de décou­vrir la notion d’en­ga­ge­ment. « Ces contrats-jeunes ont rem­placé les emplois-jeunes depuis 2014″, pré­cise Kheira Capdepon, adjointe aux Ainé-es, Aidant-es et à l’Intergénérationnel. « Ceci afin d’éviter que des ado­les­cents soient toute la jour­née sur de « vrais chan­tier » ( BTP, espaces verts, nettoyage…). »

À tra­vers dif­fé­rentes tâches au sein de trente-sept struc­tures de la ville, les volon­taires se rendent au coeur de lieux où ils ne sont jamais allés aupa­ra­vant. « Je suis très contente du dis­po­si­tif, c’est quelque chose qu’il faut conti­nuer », salue l’adjointe. « Il y a des jeunes aujourd’hui qui ne sont jamais ren­trés dans une rési­dence auto­nome ou qui n’ont jamais été en contact avec des per­sonnes âgées.»

D’après Sébastien Eychenne, coor­di­na­teur des chan­tiers, ces ate­liers ont sur­tout pour but de sen­si­bi­li­ser ces futurs adultes au monde qui les entoure. Mais éga­le­ment de les sor­tir de leurs zones de confort : « On veut les ame­ner là où ils ne vont pas d’habitude […] Il y a un enjeu de mixité et aussi de décou­vrir les exi­gences du tra­vail ».

Le jeu est ici un pré­texte à cette ren­contre inter­gé­né­ra­tion­nelle. Ce moment d’échange entre géné­ra­tions per­met de par­ta­ger un moment convi­vial, tout en fai­sant tra­vailler sa mémoire et sa motricité.

Les jeunes com­mencent d’ores et déjà à se créer un avenir 

Mathilde fait par­tie des 160 novices sur 177 dos­siers tirés au sort par la ville. À dix-sept ans, cette lycéenne se des­tine déjà à un métier de ser­vice à la per­sonne : « J’aimerais ren­trer dans la police cri­mi­nelle ».

Cette acti­vité esti­vale lui per­met de gagner un peu d’argent (vingt-et-un euros par mis­sion), mais sur­tout « d’avoir de l’expérience », et de confir­mer qu’elle est faite pour ce type de profession.

Si ces ser­vices per­mettent à ces ado­les­cents de peut-être trou­ver leurs voca­tions, cela est éga­le­ment le cas pour la struc­ture enca­drante. Madani Gardote, vingt-deux ans et étu­diant en Staps, a ainsi décidé de deve­nir enca­drant pour la pre­mière fois.

« Je me suis rendu compte que j’aimais beau­coup tra­vailler dans le social. J’ai envie de tra­vailler dans l’éducation sco­laire ou spé­cia­li­sée par la suite ». Il ajoute avec le sou­rire que « cette pre­mière sai­son est très enri­chis­sante. Je pen­sais appor­ter aux jeunes, mais je ne pen­sais pas qu’eux allaient autant m’apporter ».

Un tra­vail très for­ma­teur mal­gré sa courte durée. Madani a tout de même enca­dré trente ado­les­cents au total, tous bien dif­fé­rents. « On essaye de faire en sorte que les équipes soient très mixtes au niveau du sexe, des quar­tiers, des âges, qu’ils ne se connaissent pas. »

Les jeunes sont moti­vés afin de diver­tir les per­sonnes âgées. © Lucie Soïka

En tout, vingt-quatre équipes ont effec­tué des actions tout au long de l’été, dont seize ani­ma­tions auprès des per­sonnes âgées. La ville de Grenoble a dès à pré­sent ouvert ses ins­crip­tions pour d’autres chan­tiers. Prochaines dates : du 31 octobre au 5 novembre 2022.

Lucie Soika

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