Frank et Pascal surveillent le troupeau de brebis de la ville, pour poursuivre la démarche d'éco-paturage entamée en 2014. 09/05/2022 (c) Elias Muhlstein

Eco-patu­rage : la ville de Grenoble inves­tit dans des bre­bis pour entre­te­nir ses parcs

Eco-patu­rage : la ville de Grenoble inves­tit dans des bre­bis pour entre­te­nir ses parcs

EN BREF – Chaque année depuis 2014, la Ville de Grenoble orga­nise une sai­son d’éco-pâtu­rage. La tra­di­tion se pour­suit en 2022 mais, cette fois, les bre­bis ne sont pas louées à un éle­veur. Elles appar­tiennent à la mai­rie. Les dix pre­mières ont été pré­sen­tées au public du parc Bachelard, lundi 9 mai.

Si cer­tains comptent les mou­tons pour s’en­dor­mir, à Grenoble, le compte s’ar­rête à 20. Plus pré­ci­sé­ment 10 + 10. Comme chaque année, la mai­rie a lancé sa sai­son d’éco-pâtu­rage. Elle accueillait ainsi dix nou­velles bre­bis de la race Rava dans le parc Bachelard. Une ini­tia­tive que la Ville renou­velle chaque année depuis 2014. Mais contrai­re­ment aux autres années, les bre­bis ne sont pas louées à un prestataire.

La mai­rie devient propriétaire

Pour la pre­mière fois, la mai­rie a acheté son propre trou­peau. Un trou­peau de bre­bis qu’elle compte gar­der jus­qu’à la fin de leur vie comme l’ex­plique Gilles Namur, adjoint à la Nature en ville, aux Espaces publics, à la Biodiversité, à la Fraîcheur et aux Mobilités. « Si on a choisi d’a­voir notre trou­peau, c’est pre­miè­re­ment parce qu’on peut, mais c’est aussi pour pou­voir gérer la fin de vie de nos mou­tons. On va pou­voir les gar­der avec nous. Il n’y aura plus d’a­ni­maux qui iront à l’a­bat­toir. »

Gilles Namur pré­sen­tait l’i­ni­tia­tive de la mai­rie. © Elias Muhlstein – Place Gre’net

Bientôt, dix autres bre­bis rejoin­dront les pre­mières pour por­ter le compte à vingt têtes. Un inves­tis­se­ment qui a un coût. L’investissement de départ pour ache­ter les bre­bis et leur construire une ber­ge­rie est estimé par les ser­vices de la mai­rie à 30 000 euros. Mais la Ville de Grenoble espère amor­tir ces dépenses assez rapi­de­ment, d’a­près les cal­culs de la muni­ci­pa­lité sur le sec­teur 5.

« Premièrement, cela va nous per­mettre de faire des acti­vi­tés avec le trou­peau toute l’an­née, notam­ment avec les enfants. Ensuite, sur l’an­née, cela nous coûte moins cher en frais de fonc­tion­ne­ment puis­qu’on passe de 7 000 euros pour la période d’a­vril à novembre à 5 000 euros en pou­vant en pro­fi­ter toute l’an­née. »

Les agents muni­ci­paux aussi se mettent au vert

Pascal et Franck aussi ont dû se trans­for­mer en ber­gers pour accueillir les nou­velles loca­taires du parc. « Elles adorent le sureau. Par contre, le coque­li­cot, elles ne sont pas fans », explique Pascal. Si les bre­bis sont en pleine période d’a­dap­ta­tion, les agents muni­ci­paux qui font office de ber­gers apprennent aussi à les décou­vrir même s’ils ne sont pas nés de la der­nière pluie.

« Ce n’est pas mon pre­mier trou­peau. Nous avons d’autres ani­maux de ferme à la mai­son des col­lines. C’est grâce à cette expé­rience que ma can­di­da­ture a été rete­nue », explique Pascal.

Franck, l'un des deux bergers nourrit l'une des brebis

Franck, l’un des deux ber­gers, prend son rôle très à cœur, même si son auto­rité est encore contes­tée par ses bre­bis © Elias Muhlstein – Place Gre’net

Pour eux, ce tra­vail s’ins­crit dans la conti­nuité de leur métier. « Le fait d’être ber­ger, c’est un plus, un vrai plai­sir. C’est une conti­nua­tion du rôle de jar­di­nier. Il y a tout autant de choses à faire et à connaître, que je sois sur une ton­deuse auto­por­tée ou avec les bre­bis », témoigne Franck.

Certaines de ces ton­deuses sur pattes au carac­tère bien trempé ont déjà gagné leur surnom.

Bientôt, Gilles Namur rêve de voir des trans­hu­mances cita­dines s’or­ga­ni­ser, voire même d’ins­pi­rer les citoyens. « Cela pour­rait lan­cer des asso­cia­tions pour que des citoyens eux-mêmes inves­tissent dans des col­lec­tifs d’éco-pâtu­rage pour pâtu­rer des ter­rains pri­vés, cette fois. »

Elias Muhlstein

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