FIL INFO – Le conseil métropolitain de Grenoble-Alpes Métropole qui s’est tenu le 25 mars 2022 a été l’occasion d’annoncer la suppression de l’usage du charbon à la centrale de chauffage de la Poterne. Celle-ci va ainsi passer à une production de chaleur basée à 100% sur du bois déchet.
« La fin du charbon à la Poterne au profit du bois, c’est un pas de plus vers une énergie 100%
renouvelable sur la métropole ! », a déclaré Pierre Verri, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’air, de l’énergie et du climat. En effet, la Compagnie de chauffage, l’opérateur énergétique de la métropole, s’est engagée, dans le cadre d’une délégation de service public (DSP), à accélérer le recours aux énergies renouvelables en remplacement des énergies fossiles dans ses centrales.
Le réseau de chauffage urbain de la métropole grenobloise est le deuxième réseau le plus important en France, après Paris. La chaleur est injectée dans « les 177 km de canalisations réparties sous la voie publique de sept communes de l’agglomération ». Elle alimente les bâtiments collectifs de Grenoble, Échirolles, Eybens, Gières, La Tronche, Pont-de-Claix et Saint-Martin‑d’Hères.
La Compagnie de chauffage gère ainsi plusieurs sites de production de chaleur : la très récente Biomax, mais aussi Athanor, Villeneuve et la Poterne. Cette dernière, mise en service en 1992, utilise déjà principalement du bois, dont le traitement a été intégré dès 1998. Et le charbon ne fournit plus que 27% de sa production de chaleur actuelle.
36 millions d’euros d’investissement pour passer à l’utilisation du bois déchet
Pourtant, après étude, la métropole a décidé de supprimer complètement l’usage du charbon. La production de chaleur se fera désormais à 100% à partir de bois déchet, qui comprend principalement des matériaux issus du bâtiment ou de l’ameublement.
Cette évolution devrait permettre de réduire « de 50% les émissions en CO2 de la Poterne ». Le réseau de chaleur sera alors « alimenté à 88% par de la chaleur renouvelable ». Ce alors que le réseau de chauffage urbain brûle déjà « aujourd’hui dans ses chaudières 78 % d’énergies renouvelables et de récupération », selon Pierre Verri. Un chiffre « bien au-dessus de la moyenne nationale, qui se situe à 56%. » À noter également : sur les besoins en bois évalués à « 70 000 tonnes par an », 8000 tonnes pourraient provenir des déchetteries métropolitaines.
La délibération du 25 mars 2022, votée à l’unanimité, a acté les investissements prévisionnels métropolitains, à hauteur de 36,5 millions d’euros. Ceux-ci serviront à adapter la centrale de chaleur à l’utilisation du bois. Ce qui nécessitera un grand nombre de travaux, dont la création de silos, et l’adaptation de la chaudière et des systèmes de filtration des fumées. Le lancement du service devrait se faire à l’automne 2026.