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Lynred (anciennement Sofradir) emploie environ un millier de personnes sur son site de développement et de production, à Veurey-Voroise. © Google Street View (capture d'écran)

La société isé­roise Lynred (ex-Sofradir) aurait conti­nué à livrer des tech­no­lo­gies mili­taires à la Russie après l’embargo euro­péen de 2014

La société isé­roise Lynred (ex-Sofradir) aurait conti­nué à livrer des tech­no­lo­gies mili­taires à la Russie après l’embargo euro­péen de 2014

FOCUS - Dans une enquête publiée le lundi 14 mars 2022, le média en ligne Disclose révèle que la France aurait poursuivi ses livraisons d'équipements militaires à la Russie entre 2015 et 2020, malgré l'embargo en vigueur depuis 2014. Parmi les sociétés françaises impliquées, l'entreprise iséroise Sofradir (devenue depuis Lynred), basée à Veurey-Voroise. Celle-ci aurait conclu un contrat en 2012 avec la Russie pour lui vendre des caméras infrarouges qu'elle aurait continué à livrer après 2014. Des technologies qui équiperaient des chars, avions et hélicoptères de l'armée russe pour la guerre en Ukraine. Et qui sont financées en partie grâce à l'argent public, notamment via le plan Nano 2022.

Des technologies militaires parmi lesquelles celles de l'entreprise iséroises Lynred sont-elles utilisées en Ukraine par l'armée russe ? C'est ce que le média en ligne Disclose affirme dans une enquête publiée le lundi 14 mars 2022. D'après le site d'investigation, la France aurait continué à livrer des équipements militaires à la Russie entre 2015 et 2020. Ce, malgré l'embargo imposé depuis août 2014 par l'Union européenne sur les exportations d'armes vers la Russie, suite à l'annexion de la Crimée et au début de la guerre dans le Donbass.

Un boîtier relié à une caméra infrarouge produite par Thales, à l'intérieur d'un tank russe T-72, filmé en 2014 dans le Donbass et qui pourrait de nouveau être utilisé en Ukraine. © DR (capture d'écran YouTube)

Un boîtier relié à une caméra infrarouge produite par Thales, à l'intérieur d'un tank russe T-72, filmé en 2014 dans le Donbass et qui pourrait de nouveau être utilisé en Ukraine. DR (capture d'écran YouTube)

Parmi les entreprises bénéficiaires de ces contrats mirobolants, figurent sans surprise les mastodontes hexagonaux de la défense Thales et Safran, dont l'État français est le premier actionnaire. Mais donc aussi la société iséroise Lynred (anciennement Sofradir), située à Veurey-Voroise, à une quinzaine de kilomètres au nord de Grenoble.

En 2016, "Sofradir devait encore livrer 258 détecteurs infrarouges à une société russe de défense"

Selon Disclose, qui s'appuie sur une note "confidentiel-défense" du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), "Sofradir a signé un contrat de 5,2 millions d’euros avec la Russie, en octobre 2012", pour la vente de caméras infrarouges. "Quatre ans plus tard, Sofradir devait encore livrer 258 détecteurs infrarouges à une société russe de défense", affirme le média d'investigation.

Certains hélicoptères Ka-52 de l'armée russe, utilisés en Ukraine, sont équipés de détecteurs infrarouges produites par des firmes françaises, dont la société iséroise Sofradir (devenue Lynred en 2019). © Wikipedia Commons

Certains hélicoptères Ka-52 de l'armée russe, utilisés en Ukraine, sont équipés de détecteurs infrarouges produites par des firmes françaises, dont la société iséroise Sofradir (devenue Lynred en 2019). © Wikipedia Commons

Ces caméras infrarouges équiperaient des tanks, des avions et surtout les hélicoptères de combat Ka-52 de l'armée russe, massivement utilisés, dès les premières heures de la guerre, pour bombarder le territoire ukrainien. Des engins particulièrement performants pour "traquer des cibles en pleine nuit", grâce à leur système de visée à haute précision, développé pour certains d'entre eux en Isère.

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Manuel Pavard

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