FOCUS – Près d’un an après une première phase de mise en place, la Ville de Grenoble lance une concertation autour de ses Place(s) aux enfants. Objectif : recueillir les avis des riverains, parents d’élèves, personnels et enfants des écoles sur les aménagements à apporter aux rues désormais en partie coupées à la circulation.
Dix-huit réunions pour neuf écoles, depuis le mardi 8 mars pour l’école primaire Beauvert jusqu’au mardi 5 juillet 2022 pour l’école maternelle Faudet. Tel est le programme dessiné par la Ville de Grenoble pour sa phase de concertation, dans le cadre de la créations de Place(s) aux enfants. Un programme de piétonnisation de rues comprenant des écoles que la municipalité a initié au mois de mai 2021.
« Nous sommes passés par plusieurs mois d’observation volontairement transitoires, avec des aménagements a minima, pour observer ce qui se passait », explique Gilles Namur, adjoint en charge de la Nature en ville et des Espaces publics. Qui rappelle les deux critères de base du projet Place(s) aux enfants : piétonniser et végétaliser. Pour le reste ? « Aux gens de décider ce qu’ils aimeraient en matière d’aménagements ».
Deux réunions par écoles
Dans le détail, deux réunions sont prévues pour chaque école. Une première pour consulter parents d’élèves et riverains, puis une seconde pour « présenter ce qu’on a imaginé », indique Gilles Namur. En parallèle, des ateliers avec les personnels et les enfants des écoles concernées sont également prévus. Les travaux définitifs doivent débuter à l’été 2022, tandis que les plantations auront lieu lors de la saison hivernale suivante.
Le planning des réunions ?
Pour l’école Beauvert, les réunions sont prévues le 8 mars puis le 7 avril. Pour l’école Christophe-Turc, le 11 mars et le 5 avril. Pour l’école Marceau, le 17 mars et le 12 avril. Pour l’école Bajatière, le 16 mars (deuxième date à définir). Pour l’école Menon, le 14 avril et 19 mai. Pour l’école Paul-Bert, le 15 avril et 24 mai. Pour l’école Clémenceau, le 3 mai et le 9 juin. Pour l’école Malherbe, le 24 mai et 28 juin. Et pour l’école Faudet, le 7 juin et 5 juillet.
En attendant de nouveaux aménagements, Gilles Namur reconnaît que certains secteurs ne sont pas aussi piétonnisés qu’ils devraient l’être. « Il y a du transit dont on n’arrive pas à s’affranchir malgré les panneaux », résume-t-il. Plutôt que d’opter pour des bornes, jugées trop coûteuses, la Ville envisage dès lors de retravailler le plan de circulation en fonction des retours des habitants.
Piétonniser d’abord, concerter ensuite ?
Le programme Place(s) aux enfants a déjà généré son lot de polémiques. Avec les chauffeurs de taxi, mécontents de ne pas pouvoir déposer les enfants devant les établissements. Avec aussi un artisan de la rue Cuvier, qui a obtenu (à deux reprises) une décision judiciaire défavorable à la Ville.
La municipalité ne craint-elle pas d’être accusée de piétonniser d’abord et de concerter ensuite ? « C’est assumé complètement », réplique Gilles Namur. « Piétonniser certaines rues devant les écoles est un projet phare de notre mandat. On a toujours assumé [de le faire] et on discute de ce que l’on va faire de ces espaces rendus aux enfants et aux riverains », poursuit l’adjoint. Non sans regretter la décision du tribunal administratif, ou l’empressement des taxis grenoblois quand la Ville voulait se « donner un temps d’observation ».
Gilles Namur plaide par ailleurs pour une information “feel good”: « Malheureusement, on parle beaucoup plus des gens qui hurlent que des gens qui sourient. Ils ont beau être ultra-minoritaires, on a tendance à se focaliser sur eux ». Et l’élue Sandra Krief de conclure pour sa part : « Tout changement est difficile à admettre quand ça nous inconforte [sic], mais ça existe dans d’autres villes et d’autres pays. Pourquoi pas chez nous, pour le bien de tous ? »
Une réflexion sur « La Ville de Grenoble lance une concertation autour des usages de ses Place(s) aux enfants »
Mon fils est scolarisé rue Buffon : le parc est situé de l’autre côté de la rue, donc des dizaines d’enfants + parents traversent tous les jours. Sauf que le passage piéton a été effacé, parce que c’est une zone piétonne. Qui n’existe donc plus. C’est plutôt malin de mettre en danger la vie des enfants.