EN BREF – Un groupe Facebook destiné à dénoncer « la malpropreté, l’insécurité, le manque d’entretien des rues et des trottoirs », plus les coupes d’arbres ou les squats de Grenoble, vient de voir le jour : SaccageGrenoble. Fondé en février 2022, il compte déjà plus de 620 membres.
Des photos ou vidéos de rats morts, de poubelles renversées, de tags sur les murs ou d’incivilités manifestes… Tel est le contenu du groupe Facebook SaccageGrenoble, créé au mois de février 2022. Non sans succès, puisque plus de 620 personnes l’ont d’ores et déjà rejoint en date du 2 mars 2022. Ses créateurs se sont inspirés du compte et hashtag SaccageParis, né sur Twitter au cours de l’année 2021.
Le propos de SaccageGrenoble ? « Notre ville est aujourd’hui saccagée : malpropreté, insécurité, manque d’entretien des rues et des trottoirs, manque de coordination des chantiers et travaux, disparition des espaces verts et coupes des arbres, bidonvilles et squats sauvages », écrit le groupe dans sa présentation. En expliquant rassembler « un groupe de Grenoblois en colère sur l’état de [la] ville ».
La municipalité et le maire de Grenoble fréquemment mis en cause
Au fur et à mesure des publications, les membres du groupe exposent des tags sur les murs ou volets de la ville, des dépôts d’encombrants sauvages, des déchets sur la voie publique, ou encore des véhicules vandalisés voire incendiés. Le tout agrémenté de plusieurs photos-montages mettant en cause le maire de Grenoble Éric Piolle, directement accusé de saccager Grenoble.
Le groupe entend en effet également dénoncer « l’inaction et l’incompétence de la municipalité actuelle qui conduisent les médias nationaux à faire du Grenoble bashing ». Avec une certaine tonalité politique, selon les membres inscrits. Au détour des publications sont ainsi partagés des articles du site pro-Carignon Grenoble le changement, ou du futur candidat Les Républicains aux législatives Clément Chappet.
SaccageGrenoble n’est pas le premier groupe Facebook à critiquer vertement Eric Piolle. En 2016, Place Gre’net avait consacré une enquête au “Piolle bashing” en ligne. Avec, entre autres, pas moins de deux groupes appelant à la démission du maire de Grenoble. Tandis que sur Twitter, le compte « apolitique » Grenoble se dégrade (aujourd’hui suspendu) appelait déjà à dénoncer les incivilités et les dégradations, photos à l’appui.
Multiplication des tags hostiles à la police ?
Une recrudescence des tags hostiles à la police ? Après les inscriptions sur les murs dans la foulée de la manifestation « contre les idées d’extrême droite » du 14 février 2022, la police signale de nouveaux tags contre les forces de l’ordre découverts le lundi 28 février. Les messages ? « Feu aux tribunaux et aux prisons » rue du Vercors, « Fuck le 17, Fuck les cishets [« hétérosexuels, ndlr] » rue du Capitaine Veyron.
La police nationale indique à Place Gre’net qu’une enquête est systématiquement ouverte lorsque ce genre d’inscriptions est découvert. Avec dépôt de plainte ? « Pour cela, il faut qu’on ait les auteurs, et dans cette situation ce n’est pas le cas », ajoute-t-elle. Grenoble n’est pas seule concernée. En avril 2021 avaient ainsi été découvertes sur un mur d’Échirolles des affiches ciblant des policiers, avec la mention « mort ou vif ».