FOCUS – La Chambre des notaires de l’Isère dresse un premier bilan des tendances de l’immobilier sur l’Isère et Grenoble pour l’année 2021. Les ventes de maisons anciennes se portent ainsi bien dans la période post (ou presque) Covid, notamment sur le Nord-Isère où les Lyonnais se portent acquéreurs. Tandis que les prix au mètre carré des appartements grenoblois remontent la pente.
Quelles tendances pour l’immobilier sur l’Isère en 2021 ? À l’occasion de la Semaine nationale de l’immobilier du 13 au 17 décembre, Olivier Moine, président de la Chambre des notaires de l’Isère dresse un premier bilan de la situation sur le département, au sortir (relatif) de la crise de la Covid-19. Les données disponibles couvrent en effet la période du 1er septembre 2020 au 31 août 2021.
La Semaine de l’immobilier propose salon virtuel et échanges avec des notaires par téléphone du 13 au 17 décembre. DR
Principal enseignement : l’immobilier se porte bien en Isère. Et même très bien, précise Olivier Moine. La maison individuelle apparaît comme le bien “vedette” du moment, avec une augmentation de 20 % du volume des ventes de maisons anciennes, pour dépasser les 10 000. L’appartement ancien demeure toutefois une valeur phare, fort de plus de 12 500 ventes, avec un usage souvent différent.
Un Nord-Isère qui capte les acquéreurs lyonnais
L’achat d’une maison suppose la volonté d’y vivre, et la situation post-Covid pousse les acquéreurs à opter pour des lieux de vie individuels. À ce titre, le Nord-Isère apparaît comme un territoire très dynamique, note Olivier Moine. Et ceci grâce aux acheteurs de la région lyonnaise, en quête de biens à proximité des axes routiers pour pouvoir se rendre au travail. Sans oublier de bons réseaux Internet, pour le télétravail.
Le neuf a, lui aussi, le vent en poupe. « Il y a une demande très forte des terrains à bâtir. Les constructions augmentent, et les acquéreurs veulent lancer leurs projets le plus vite possible », observe Olivier Moine. Une situation, en matière d’acquisitions d’ancien comme de neuf, qui laisse peu de place à la négociation. « Les acquéreurs sont obligés de se positionner rapidement pour pouvoir acheter, » résume encore Olivier Moine.
Quid des prix ? Le prix de vente médian d’une maison ancienne sur l’Isère se fixe à 245 000 euros, soit 65 000 euros de plus que le national. Le terrain à bâtir est en moyenne de 90 000 euros, contre 59 300 au national. Pour les appartements, le prix médian au mètre carré de l’ancien est de de 2 230 euros (2 610 au national), et de 3 570 pour le neuf (4 060 au national). Le tout, dans chaque cas, avec de fortes disparités selon les territoires.
Le prix des appartements en hausse sur Grenoble
À Grenoble, plus précisément, les prix des appartements reprennent du poil de la bête après une période de stagnation, voire de baisse. En 5 ans, le prix au mètre carré médian d’un appartement ancien (2 380 euros) a ainsi gagné 10,7 %… et 4,4 % sur une seule année. Le prix médian des appartements neufs gagne aussi 5,1 % en une seule année sur Grenoble, pour se fixer à 4 180 euros le mètre carré.
Évolution des prix au mètre carré pour les appartements anciens sur le département de l’Isère entre le 1er septembre 2020 et le 31 août 2021. © Chambre des notaires de l’Isère
Les maisons individuelles à Grenoble sont chères, avec un prix médian de 349 600 euros, soit plus de 100 000 euros que le prix médian isérois. Le chiffre semble pourtant aborder une baisse. Après avoir augmenté de 24,4 % sur cinq ans, il affiche une évolution de – 1,7 % sur la dernière année. La baisse est plus importante encore pour les terrains à bâtir sur la région grenobloise, avec – 6,3 % sur un an. Le prix médian demeure tout de même à 150 000 euros.
Qui achète en Isère ? En matière d’âge, le département suit peu ou prou la tendance nationale. Les moins de 40 ans et les 40 – 60 ans représentent ainsi la quasi totalité des acquéreurs. L’Isère se démarque en revanche avec ses 52 % d’acquéreurs issus d’un autre département, contre… 28 % sur le national. Un chiffre très influencé par le Nord-Isère et les massifs de montagne, où les acquéreurs viennent majoritairement d’autres territoires.
La hausse des DMTO en question
Quelles sont les conséquences de l’augmentation des DMTO (droits de mutation à titre onéreux) en Isère ? Le conseil départemental a en effet annoncé la hausse de la taxe sur l’acquisition de biens immobiliers, qui passera de 3,8 à 4,5 % en milieu d’année 2022. « Ce n’est pas quelque chose de nature à remettre en cause le projet immobilier », avait justifié le vice-président aux Finances du Département, Julien Polat.
Le Département a annoncé le passage des DMTO de 3,8 à 4,5 % lors de la présentation de son budget 2022. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Une opinion que semble partager Olivier Moine. Qui rappelle que le Département de l’Isère figurait parmi les quatre derniers à ne pas avoir augmenté la DMTO. « Une personne qui achète ne vient pas forcément dans un département parce que la fiscalité est plus réduite », juge le président de la Chambre des notaires.
Pour autant, ajoute-t-il, la hausse de la taxe n’est pas indolore pour l’acheteur. « Cela fait une augmentation de 700 euros par tranche de 100 000 euros, ce n’est pas neutre ! », estime Olivier Moine. Si le notaire accueille la nouvelle avec une certaine philosophie, il n’en considère pas moins « qu’une fiscalité avec un taux plus réduit était positive ».