FOCUS — Le Conseil départemental de l'Isère présente son budget 2022, premier budget de sa nouvelle mandature. Un budget "de reprise", annonce le président Jean-Pierre Barbier… mais aussi de méfiance face à un avenir incertain, qui motive la décision d'augmenter la taxe sur les achats immobiliers. L'opposition, de son côté, dénonce une méthode de revalorisation des salaires de l'aide à domicile qui va pénaliser les usagers.
Un "budget de reprise"... ou de méfiance? Jeudi 9 et vendredi 10 décembre, le conseil départemental de l'Isère présente son budget pour l'année 2022. Un premier budget de second mandat pour la majorité départementale, que le président du Département aborde avec prudence. "La santé financière est toujours bonne, mais il faut bien reconnaître que l'avenir des collectivités d'une manière générale reste incertain", explique Jean-Pierre Barbier.
Julien Polat, Jean-Pierre Barbier et Martine Kohly pour la présentation du budget 2022 du Département. © Florent Mathieu - Place Gre'net
Les responsables, à ses yeux? Le gouvernement et ses "cadeaux", actés ou prévisibles, à l'égard de différentes corps de métier. La revalorisation des salaires des aides à domicile en fait partie. Sans compter "quelques millions de plus pour le médico-social", voire une augmentation du point d'indice dans la fonction publique, qui auront un impact sur le budget départemental. Bref, ironise le président, "tout un tas de mesures méritées, mais payées par les autres".
"L'État demande aux collectivités de payer l'addition"
À cela viennent s'ajouter des pertes de recettes. "Le Département perd son autonomie fiscale, c'est une négation de la décentralisation", estime notamment Jean-Pierre Barbier à propos du “retrait” de la taxe foncière pour le Département. Une somme censée être compensée, sans convaincre le président du Département. Qui s'interroge en outre sur cette manière de rendre la collectivité de nouveau dépendante des seuls versements de l'État.
Enfin, la politique du "quoiqu'il en coûte" initiée par le gouvernement face à la crise sanitaire ne rassure pas, non plus, le Département. "L'endettement public s'est envolé avec la crise Covid, et j'ai bien peur que, comme d'habitude, l'État se retourne vers les collectivités pour nous demander de payer l'addition", juge Jean-Pierre Barbier.
Voilà pourquoi le Département annonce activer le "dernier levier" à sa disposition pour générer des recettes supplémentaires. En l'occurrence, une augmentation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), une taxe comprise dans les frais de notaire lors de l'achat d'une propriété par un particulier.
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