EN BREF – Gaspard Forest est décédé brutalement le 23 octobre 2021, à l’âge de 34 ans. Le jeune Isérois s’était fait connaître ces dernières années par ses actions bénévoles de dépollution des rivières et de ramassage des déchets dans les cours d’eau, devenant ainsi un ambassadeur de la cause. L’annonce de sa mort, rendue publique ce jeudi 11 novembre 2021, a suscité de nombreuses réactions. Place Gre’net l’avait rencontré en 2019.
La triste nouvelle n’a été rendue publique que ce jeudi 11 novembre 2021, rapidement relayée sur les réseaux sociaux. Gaspard Forest est décédé, dans des circonstances inconnues, le 23 octobre 2021. À seulement 34 ans.
Le jeune Isérois, que Place Gre’net avait rencontré en 2019, s’était fait connaître du grand public par ses actions bénévoles de dépollution des rivières. Un combat débuté en 2018, à la suite d’un coup du sort. Victime d’un grave accident, le trentenaire originaire de Crolles avait en effet dû abandonner prématurément sa carrière de bûcheron.
Il souhaitait que « les gens se rendent compte de l’état des rivières »
Gaspard Forest avait alors commencé à occuper ses journées en nettoyant les rues proches de son domicile grenoblois. Avant de s’attaquer aux cours d’eau de l’agglomération, ramassant notamment les déchets trouvés sur les berges des rivières et dans l’Isère.
« Au début, je sortais seulement les objets que je trouvais dans les rivières et je les posais en bordure », nous expliquait-il alors. « Mais beaucoup de gens pensaient qu’il s’agissait d’un nettoyage effectué par des services publics. » Il avait donc décidé d’installer des panneaux d’information à côté des tas d’ordures. Objectif : « Que les gens se rendent compte de l’état de nos rivières et du manque d’entretien », précisait-il.
Un « pacte dépollution rivière » soumis aux candidats aux municipales 2020
Ses actions de lanceur d’alerte avaient attiré l’attention des médias puis, très vite, de la classe politique locale. Car Gaspard Forest l’affirmait sans ambages, il voulait « agir sur les politiques ». « Je leur demande de prendre des décisions concernant le nettoyage des rivières », indiquait-il à Place Gre’net. « Et s’ils ne le font pas, je ferai en sorte que ça se sache. »
Christophe Ferrari, candidat aux municipales à Pont-de-Claix et président de la Métro, s’engage à la dépollution des rivières en signant le Pacte de Gaspard Forest. © Anissa Duport-Levanti
Pari tenu puisqu’avant les élections municipales de 2020, Gaspard Forest avait soumis aux candidats de différentes communes de l’agglomération son « pacte dépollution rivières ». Un engagement qui avait été signé par des élus de tous bords, à Grenoble comme à Échirolles, Seyssins ou Sassenage.
Gaspard Forest avait été reçu à l’Élysée pour y exposer son pacte
Son combat avait même mené le jeune Isérois jusqu’à l’Élysée. En décembre 2019, celui-ci avait ainsi été reçu au cabinet du président de la République pour y exposer son pacte. Et si le covid-19 et le confinement étaient venus le stopper dans son élan, Gaspard Forest n’avait jamais dévié de sa mission. Il espérait en effet inscrire la dépollution des rivières dans le projet « Grenoble, capitale verte 2022″.
Farid Benzakour ( à droite) tête de liste de Sassenage en transition aux côtés de Gaspard Forest après la signature du pacte de dépollution des rivières – DR
L’annonce de son décès a donc suscité de nombreuses réactions attristées sur les réseaux sociaux, de la part d’anonymes comme de nombreuses personnalités politiques iséroises. D’Éric Piolle à Alain Carignon, en passant par Stéphane Gemmani et bien d’autres encore, beaucoup ont salué sa mémoire. Mais le meilleur hommage posthume rendu à Gaspard Forest serait bien de voir un jour des rivières propres et sans déchets.