EN BREF – Le Dal (Droit au logement) appelait au rassemblement place de Verdun à Grenoble mardi 12 octobre pour faire entendre la voix des sans-abris et des mal-logés. Une soixantaine de personnes ont occupé la place face à la préfecture de l’Isère, avec prises de parole et slogans de rigueur. Mais les services de l’État n’ont pas souhaité recevoir leur délégation.
« Aujourd’hui, ce n’est pas acceptable que des enfants dorment dehors à Grenoble ! » Le Dal 38 (Droit au logement) a donné de la voix le mardi 12 octobre devant la préfecture de l’Isère. À l’appel de l’association, une soixantaine de personnes se sont rassemblées place de Verdun à partir de midi, qu’il s’agisse de militants ou de mal-logés… ou les deux. Avec, au programme, prises de parole, slogans et demande d’audience auprès des services de l’État.
Une soixantaine de personnes se sont rassemblées place de Verdun à Grenoble mardi 12 octobre à l’appel du Dal pour alerter sur les questions de mal-logement et d’hébergement. © Florent Mathieu – Place Gre’net
L’objectif du rassemblement ? Rappeler la préfecture à ses responsabilités en matière de droit au logement et d’hébergement, explique Manon, membre du Dal. Et ceci à un mois du début de la trêve hivernale, une période qui peut s’avérer propice aux expulsions. Étaient également présents au rassemblement, des jeunes majeurs étrangers, des “volets verts” de l’Abbaye, ou encore des familles logeant en centre d’hébergement.
La préfecture a refusé de recevoir la délégation
Au micro, les différentes personnes qui ont pris la parole ont décrit des conditions d’hébergement jugées souvent indignes ou inadaptées. Ce que dénonçait déjà un collectif en mai 2021 devant le tribunal administratif de Grenoble. Et pour les personnes qui n’ont ni hébergement ni logement, le 115 ne répond plus. « On me dit : “vous ne pouvez pas avoir de logement parce que vous n’avez pas de problème de santé !” », témoigne ainsi une jeune femme.
L’indignation est de mise. « Il y a quand même 17 000 logements vides dans l’agglomération, mais les rues sont pleines de sans-abris. Le Covid a tué, mais la rue rue aussi ! », scande Joëlle, membre du Dal. Et d’expliquer qu’une délégation, composée de plusieurs profils de personnes mal-logées, a souhaitait être reçue par la préfecture « pour lui demander de faire quelque chose avant l’hiver ». Mais les portes de la préfecture sont restées closes.
Témoignages et prises de parole de mal-logés et membres du Dal 38 devant la préfecture de l’Isère. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Les services de l’État ont en effet refusé de recevoir la délégation, faute d’avoir reçu une demande en bonne et due forme. « C’est faux ! Un courrier a été envoyé il y a quinze jours », s’agace Roseline Vachetta, membre du Dal et ex-députée européenne. La préfecture semble également ne pas avoir apprécié le rassemblement place de Verdun qui, au demeurant, n’avait pas été déclaré.
La déception est de mise, reconnaît la militante. Qui reste philosophe : « les anciens préfets ne répondaient pas, les nouveaux ne répondent pas non plus ». Pas de quoi décourager le Dal qui compte bien maintenir la pression sur les services de l’État… et n’oublie pas non plus les collectivités locales. « Il faut attaquer sur tous les fronts », conclut Manon.