REPORTAGE – Plusieurs centaines de personnes ont participé à la deuxième Convergence vélo, à l’appel de l’ADTC et d’Alternatiba, ce samedi 25 septembre 2021. Les huit cortèges partis de différents points de l’agglomération grenobloise ont convergé vers la place de Verdun pour former un cortège commun jusqu’au parc Mistral. Une arrivée qui s’est faite à l’entrée du Village des alternatives. Organisé par Alternatiba, Citoyens pour le climat et la Maison de la nature et de l’environnement, cet événement a accueilli toute la journée, dans le parc, des dizaines d’associations, stands et ateliers proposant des alternatives pour vivre mieux et plus sobrement.
Femmes, hommes et enfants, jeunes et personnes d’âge mûr, entre amis et en famille, cyclistes aguerris et pratiquants occasionnels… Ils étaient plusieurs centaines à avoir enfourché leur vélo, ce samedi 25 septembre 2021, à l’appel de l’ADTC (Association pour le développement des transports en commun, voies cyclables et piétonnes de la région grenobloise) et d’Alternatiba, pour participer à la deuxième édition de la Convergence Vélo.
Plusieurs centaines de personnes ont participé, ce samedi 25 septembre 2021, à la deuxième Convergence Vélo, organisée par l’ADTC et Alternatiba, pour promouvoir les déplacements à vélo. © Guillaume Laget / tetras.org
Tous étaient conviés à rejoindre l’un des huit cortèges partis de différents points de l’agglomération grenobloise : Le Fontanil, Crolles, Uriage, Brié-et-Angonnes, Vizille, Le Gua, Seyssins et Noyarey. Récupérant de nouveaux participants à chaque commune traversée, les huit mini-pelotons ont convergé vers la place de Verdun. Un cortège commun s’est alors formé pour rejoindre le parc Paul Mistral, via les rues du centre-ville de Grenoble et les quais de l’Isère.
Promouvoir le vélo comme mode de déplacement au quotidien avec la Convergence vélo
Un joli parcours, à une vitesse assez éloignée des moyennes prévues ce dimanche aux Mondiaux de cyclisme. Car le but, ici, n’était pas la performance sportive. Mais bien la promotion du vélo comme mode de déplacement au quotidien. Une motivation que semblaient d’ailleurs partager nombre de « vélorutionnaires ».
Plusieurs centaines de personnes ont participé, ce samedi 25 septembre 2021, à la deuxième Convergence Vélo, organisée par l’ADTC et Alternatiba, pour promouvoir les déplacements à vélo. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Ainsi, pour Annie et Franck, venus de Meylan, cette « grande fête du vélo » n’était pas qu’un « prétexte pour une balade agréable sous le soleil ». « Bon, je reconnais que ça a joué », plaisante le quinquagénaire. « Mais c’était aussi l’occasion de montrer qu’on est nombreux à se déplacer à vélo. » Dans leur famille, illustre-t-il, « les enfants ne vivent plus là mais avant, il y avait toujours les quatre vélos dans le garage. »
Convergence vélo : « une piqûre de rappel aux élus pour qu’ils mettent les moyens »
« On l’utilise tous les deux pour aller au travail et on a éduqué nos enfants de la même façon », ajoute sa femme. Et celle-ci de sortir la boîte à souvenirs : « Quand ils réclamaient un scooter pour aller au lycée, comme les copains, on les a un peu forcés à y aller à vélo. A l’époque, ils râlaient mais aujourd’hui, ils disent qu’on a eu raison. » Mais au-delà de l’anecdote, Annie voit cette Convergence vélo comme « une piqûre de rappel aux élus pour qu’ils mettent les moyens pour rendre les déplacements à vélo plus faciles et plus sûrs ».
Plusieurs centaines de personnes ont participé, ce samedi 25 septembre 2021, à la deuxième Convergence Vélo, organisée par l’ADTC et Alternatiba, pour promouvoir les déplacements à vélo. © Guillaume Laget / tetras.org
Une motivation partagée par les organisateurs. « L’objectif est double », explique Guillaume Allègre, de l’ADTC. « D’abord montrer au grand public que le vélo est un moyen de transport agréable, pas compliqué et praticable pour tous, les enfants comme les familles. Et il y a aussi un aspect revendicatif, pour interpeller les collectivités territoriales. Car le vélo est bénéfique, pour elles comme pour nous (il ne pollue pas, est peu coûteux, ne fait pas de bruit), mais il nécessite des infrastructures. »
« Peur de fâcher les automobilistes »
Or, sur ce point, Guillaume Allègre constate « un ralentissement dans les infrastructures, notamment celles relevant de la Métropole ». Exemples : « A la sortie du premier confinement, les pistes cyclables temporaires Tempovélo ont été supprimées sur l’avenue Gabriel-Péri à Saint-Martin-d’Hères, et sur les quais de l’Isère. Pourtant à Grenoble, les flux étaient très importants. »
Plusieurs centaines de personnes ont participé, ce samedi 25 septembre 2021, à la deuxième Convergence Vélo, organisée par l’ADTC et Alternatiba, pour promouvoir les déplacements à vélo. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Le membre de l’ADTC pointe la « lenteur » de la mise en œuvre des investissements, visant là encore la Métropole et le Smmag (Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise). Avec à chaque fois les mêmes arguments, déplore-t-il : « Dès qu’il y a de l’argent en jeu ou par peur de fâcher les automobilistes. C’était typiquement le cas pour les quais et Gabriel-Péri. »
« Le PDU a été rogné sur les infrastructures vélo »
Guillaume Allègre pourrait ainsi continuer à égrener les exemples : la connexion entre Grenoble et Fontaine, victime d’un « jeu à quatre entre les deux villes, la Métropole et le Smmag » ; le nouveau projet Esplanade et sa passerelle sur l’Isère, à la construction sans cesse repoussée… Sans oublier tous « les autres investissements prévus dans le PDU (plan de déplacement urbain) ». « Le budget a été très fortement réduit par rapport à la fin du mandat précédent », regrette-t-il. « Le PDU 2020 – 2026 était assez ambitieux mais il a été rogné sur les transports en commun et les infrastructures vélo. »
Organisé par Alternatiba, Citoyens pour le climat et la Maison de la nature et de l’environnement, ce samedi 25 septembre 2021 au parc Mistral, le Village des alternatives a accueilli une soixantaine d’associations venues présenter, sur leurs stands et dans des ateliers, des alternatives pour vivre autrement. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Malgré ce constat légèrement désabusé, Guillaume Allègre comme les centaines de personnes présentes ce samedi au parc Mistral gardent néanmoins espoir. Un espoir incarné à la fois par la réussite de cette deuxième Convergence vélo et par le Village des alternatives implanté toute la journée sur les pelouses du parc.
« Des alternatives pour vivre plus sobrement »
Organisé par Alternatiba – trait d’union entre les deux manifestations – et Citoyens pour le climat, associés pour l’occasion avec la Maison de la nature et de l’environnement de l’Isère (MNEI) et son festival Respire, l’évènement présente en effet « plus de 60 alternatives qui réinventent notre monde et font un pied de nez au réchauffement climatique », comme l’indique son programme imprimé.
Organisé par Alternatiba, Citoyens pour le climat et la Maison de la nature et de l’environnement, ce samedi 25 septembre 2021 au parc Mistral, le Village des alternatives a accueilli une soixantaine d’associations venues présenter, sur leurs stands et dans des ateliers, des alternatives pour vivre autrement. © Manuel Pavard – Place Gre’net
« Le mot d’ordre » de cette troisième édition (après 2015 et 2018), « c’est la sobriété », précise Justine Solier, militante de Citoyens pour le climat. « L’objectif du Village, c’est de proposer des alternatives pour consommer mieux et vivre plus sobrement, de façon solidaire, avec beaucoup plus de justice sociale, tout en respectant l’environnement et la biodiversité. »
Une nouvelle marche pour le climat à Grenoble avant la fin de l’année
Une bonne soixantaine d’associations et de stands ont ainsi accueilli les visiteurs, répartis dans huit quartiers thématiques (mobilité, nature / biodiversité, climat / transition, consommation / recyclage, citoyenneté / éducation, finances solidaires, alimentation / agriculture et habitat / énergie).
Organisé par Alternatiba, Citoyens pour le climat et la Maison de la nature et de l’environnement, ce samedi 25 septembre 2021 au parc Mistral, le Village des alternatives a accueilli une soixantaine d’associations venues présenter, sur leurs stands et dans des ateliers, des alternatives pour vivre autrement. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Également au menu : des ateliers ainsi que des conférences et discussions sur la « place publique » du Village. Là aussi, les thèmes sont très variés, allant de l’accès à une alimentation satisfaisante pour tous à la lutte contre les dépôts sauvages, en passant par les actions contre le contrôle au faciès ou la défense de la ligne de train Grenoble-Gap.
Après cette journée intense, Citoyens pour le climat et Alternatiba se pencheront vers leurs prochaines actions. D’ailleurs, Justine Solier peut déjà l’annoncer : « La prochaine marche pour le climat à Grenoble aura lieu avant la fin de l’année, vu l’actualité à venir, notamment la COP26″, qui aura lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021.