CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF 2 du lundi 6 septembre 2021, retour sur un “marronnier” journalistique, la rentrée scolaire, et ses implications politiques.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 2 sur les marronniers de la rentrée en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« L’expression est connue, mais rappelons tout de même sa signification, au sens journalistique du terme : un marronnier, dans le jargon de la presse, définit un événement régulier, par exemple annuel, et largement traité… quitte à pratiquer l’art du recyclage.
Le chassé-croisé sur la route des vacances, l’émoi des jeunes bacheliers lors de l’affichage des résultats de l’examen ou la revente sur Leboncoin des cadeaux de Noël à peine déballés. Autant de marronniers bien connus. La rentrée scolaire, bien sûr, ne fait pas exception.
Éric Piolle présent jeudi 2 septembre dans les écoles grenobloises
Et selon les années, les marrons sont plus ou moins chauds. Éric Piolle, maire de Grenoble, était présent jeudi 2 septembre 2021 dans plusieurs écoles maternelles et primaires de sa commune. Rien de surprenant, quand bien même l’élu est candidat à la primaire écologiste, et donc à l’élection présidentielle.
Pour autant, le maire de Grenoble n’a objectivement pas transformé ses visites en meetings électoraux. Difficile cependant d’imaginer que la chose ne soit pas présente dans son esprit, à moins de lui conférer une naïveté politique qui ne lui ressemble pas. Quant à l’attention des photographes ou des journalistes autour de lui durant sa tournée des écoles, elle n’était pas toujours dénuée d’arrière-pensées nationales.
L’opposition dresse le portrait d’une rentrée improvisée
Mais il n’y a pas que la présidentielle dans la vie. Lors de sa conférence de presse de rentrée, Christine Garnier, l’adjointe de Grenoble aux Écoles, n’a pas manqué de vanter le bilan de la municipalité en faveur des écoles. Tout en décochant quelques piques à l’intention d’un ministre de l’Éducation nationale qui, semble dire l’avis général, communique mieux auprès des médias qu’auprès des collectivités.
Compliqué pour l’adjointe de faire autrement quand, de son côté, l’opposition municipale portée par Alain Carignon dresse le portrait d’une rentrée improvisée. Une rentrée menée par une municipalité dont le leader naturel serait trop occupé par ses ambitions présidentielles.
Le tout sur fond de piétonnisation d’une dizaine de rues, dans le cadre de Place(s) aux enfants. Un programme censé sécuriser les entrées et sorties des élèves dans les écoles. Mais, comme l’a rappelé Christine Garnier elle-même, il sera actif sept jours sur sept, 365 j par an. De quoi donner l’impression à certains riverains et à certaines unions de quartier d’une piétonnisation à marche forcée, qui prendrait les écoles pour prétexte.
La rectrice minimise le budget
Ajoutons à cela la Covid. Quand, par exemple, la Ville et le rectorat de Grenoble ont du mal à s’accorder sur le simple prix d’un capteur CO2. Environ 50 € pour le rectorat, entre 200 et 400 €, pose comprise, pour la Ville. La municipalité, qui estime à un millier le nombre d’appareils nécessaires pour couvrir correctement ses écoles, dit ainsi espérer un geste financier de l’État.
La rectrice, pour sa part, minimise le budget que représente l’équipement, et fait bien comprendre que, si aides il devait y avoir, ce seraient les petites communes qui en bénéficieraient. En somme, tous les ingrédients d’une nouvelle polémique, pour peu que la sauce prenne.
Sauce aux marrons, évidemment. »