EN BREF – Le Département de l’Isère serait-il « destructeur » de l’action sociale ? C’est en substance l’accusation lancée par la CGT Isère, qui dénonce la gestion mise en place par la collectivité. En particulier le recours à des appels à projets, avec pour conséquence des destructions d’emplois dans les associations non retenues. De son côté, le Conseil départemental s’engage à réorienter les salariés concernés.
« Depuis des années, la politique du Conseil départemental de l’Isère en matière de gestion de l’action sociale est destructrice », accuse la CGT dans un communiqué diffusé le 18 juin 2021. Soit en pleine campagne électorale des départementales. Objectif ? Fustiger la gestion de l’action sociale par la majorité de droite, qui se ferait « au détriment des salariés et des personnes accueillies et accompagnées ».
La CGT accuse le Département de l’Isère de « détruire le travail social ». © Florent Mathieu – Place Gre’net
« Pour réduire les coûts, fermetures d’établissements, réorganisation permanente des missions et des services, mise en concurrence des associations par la mise en place des appels à projets se succèdent en Isère », dénonce le syndicat. Avant de décrire des professionnels en souffrance face à une « perte de sens importante de [leurs] missions » : « Burn-out, arrêts longue maladie, fuite des salariées […] et maltraitance pour les publics ».
Des licenciements en perspective chez les acteurs de l’action sociale ?
Dernier exemple en date, selon la CGT ? L’appel à projets lancé par le Département concernant l’accueil des mineurs non accompagnés (MNA). Un appel à projets qui avait déjà suscité la colère du collectif Travail social 38, qui déplorait une baisse de budget pour la prise en charge quotidienne des MNA, y voyant une forme de « discrimination raciale ». Une prise de position dont les associations du secteur social s’étaient pour leur part ouvertement désolidarisés.
Distribution de tracts des travailleurs sociaux de l’Isère devant l’Hôtel du Département en janvier 2020. © Florent Mathieu – Place Gre’net
« Suite à l’appel à projets du Conseil départemental concernant les MNA, la Sauvegarde Isère n’a pas été retenue », écrit aujourd’hui la CGT. Conséquence ? La fermeture de l’établissement d’accueil Le Catalpa, avec 13 licenciements à la clé. Ainsi que celle du service d’accueil familial de l’association, et le transfert de ses neuf assistants familiaux vers les services du Conseil départemental.
« Les salariés de la MFI [Mutualité française Isère, ndlr] sont aussi touchés : 21 licenciements sont envisagés dans le cadre d’un PSE au Pôle Habitat Insertion Jeunes, suite à l’appel à projets relatif aux MNA », écrit encore le syndicat.
Le Conseil départemental s’engage à réorienter les salariés concernés
La CGT conclut en revendiquant l’arrêt des appels à projet, l’interdiction des licenciements, une augmentation des budgets alloués à l’action sociale, ainsi qu’une augmentation des salaires et la fin des contrats précaires.
La réponse de la collectivité ? Sollicité par Place Gre’net, le Département déclare « travailler main dans la main avec La Sauvegarde pour mener à bien le Plan de sauvegarde de l’emploi, qui a déjà permis de réorienter une vingtaine de salariés ». Et « amorcer avec la MFI une réorientation des emplois de manière similaire ».