FOCUS – Les spectateurs n’ont pas manqué à l’appel durant ces premiers jours de réouverture des lieux culturels à Grenoble. Et si les salles de cinéma ont globalement été prises d’assaut, la culture a aussi été à l’honneur dans les rues de l’agglomération, ce samedi 22 mai.
"On avait envie de marquer cette ouverture en étant présent avant la projection des films. Et en disant au public qu’on était heureux de les retrouver", se réjouit Marco Gentil, directeur adjoint du cinéma Le Méliès et responsable de la programmation jeune public.
Devant le cinéma, peu avant 16 heures, de nombreuses familles attendent pour aller voir La baleine et l’escargote, un film d’animation jeune public. Et la séance est déjà presque complète, selon Stéphanie, qui s’occupe de l’accueil et de la projection.
Depuis la réouverture, le Méliès a pu compter sur ses nombreux habitués, pressés de retourner au cinéma. "On ne comprend pas que les cinémas soient restés fermés aussi longtemps", s’indigne l'une d'elle qui s’apprête à assister à la séance avec son fils. "Mais on est ravi d’être là !", poursuit-elle avec le sourire.
"C’est une émotion particulière de retourner au cinéma"
Dans ce cinéma d’art et d’essai situé en centre-ville, vingt films ont été sélectionnés pour la semaine de réouverture, après sept mois d’obscurité. Un choix difficile mais nécessaire face à l’afflux de films qui attendaient de pouvoir sortir en salle. Auxquels s’ajoutent ceux qui n’avaient eu que quelques jours d’affiche avant l’annonce du confinement, en octobre dernier.
Trois amis qui sortent tout juste de la salle, ne cachent pas leur joie : "C’est une émotion particulière de retourner au cinéma", explique l’un deux. Et ils sont d’ailleurs déjà prêts à y revenir : "On veut vite aller voir les films avant qu’ils ne soient plus à l’affiche !".
Malgré une jauge fixée à 35 %, les cinémas de l’agglomération s’adaptent et parviennent globalement à afficher complet pour de nombreuses séances.
"Les créneaux scolaires du matin ne sont pas pris car le rectorat ne permet pas le brassage des classes", explique encore Marco Gentil. D'où la décision d'ouvrir au public ces séances matinales, qui, à son grand étonnement, sont plutôt bien remplies.
De nombreuses salles pleines à la réouverture
Quelques kilomètres plus loin, au cinéma Pathé Chavant, les employés sont tout aussi heureux de cette réouverture. "Cette reprise a même été meilleure que celle de juin 2020", explique Marie Leclaire, animatrice, en scannant les tickets des spectateurs.
Le jour de la réouverture, le cinéma a totalisé 1 200 entrées, entre la projection des nouveaux films et de ceux sortis à la veille de l’extinction des projecteurs.
"Les gens sont ravis de revenir, et même nous, l’équipe, avions hâte de retourner travailler et de s’asseoir dans une salle", assure-t-elle encore. Elle constate que les spectateurs semblent avoir accepté les contraintes sanitaires ainsi que le port du masque.
Aux 6 Rex, un des cinémas les plus anciens de la ville, le bilan est plus mitigé selon Alexandre, qui y travaille. "Les salles étaient remplies le premier jour, et puis un peu moins jeudi et vendredi". Cette affluence moindre pourrait s’expliquer par une programmation moins diversifiée. De fait, le cinéma affiche de nombreuses comédies françaises, mais pas films primés ou de gros blockbusters.
Des rues grenobloises animées par l'improvisation artistique
Et pour les plus réticents à s’amasser dans les salles, le spectacle était aussi au coin de la rue, ce samedi. Une journée d’improvisation artistique intitulée «Réveillons la ville» avait en effet lieu dans de nombreux quartiers de l’agglomération.
Huit compagnies réunissant chanteurs, musiciens, danseurs, comédiens et conteurs ont ainsi déambulé dans les six secteurs de la ville de Grenoble. Des duos et trios se sont ensuite rassemblés autour de la fontaine de la Place Grenette pour une chorégraphie, couronnée par un final collectif d’improvisation. Une manière pour la municipalité de marquer, à sa manière, la réouverture des lieux culturels.