FIL INFO – Le groupe grenoblois Ulisse quitte le champ de l’associatif pour devenir une société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Objectif ? Renforcer les partenariats avec les pouvoirs publics et les entreprises, et « se doter de fonds propres plus solides ». Tout en conservant sa raison d’être : la mission d’insertion des personnes éloignées de l’emploi.
Depuis le 1er avril 2021, Ulisse a abandonné le statut d’association loi 1901 pour devenir une Scic, autrement dit une société coopérative d’intérêt collectif. Le groupe d’économie solidaire (GES) grenoblois compte sur cette mutation entrepreneuriale pour « se doter de fonds propres plus solides », « élargir [sa] gouvernance avec les partenaires publics et privés et les salariés » et « créer plus de partenariats ».
Le groupe se compose de quatre branches : Ulisse Grenoble Solidarité, Ulisse Énergie, Ulisse Services et Ulisse Intérim. Il emploie 420 salariés en parcours d’insertion dans des activités aussi diverses que des ressourceries, des services de débarras ou des diagnostics de consommation d’énergie. Il avait connu quelques tensions, en 2019, avec des accusations (rejetées en bloc) de manquements au droit du travail.
Renforcer les partenariats avec les pouvoirs publics et les entreprises
« L’idée centrale, le motif qui nous a guidés, est de créer plus de partenariats au service de notre mission d’intérêt général de lutte contre la précarité. Et cela, pour avoir plus de moyens afin de faciliter une meilleure intégration professionnelle des salariés bénéficiaires », explique Gérald Dulac, président du groupe Ulisse. Qui décrit un « travail collectif » entre salariés, direction et administrateurs pour définir la « raison d’être » de la nouvelle Scic.
Stéphane Hubac, secrétaire du conseil d’administration d’Ulisse, détaille les « trois jalons » de cette raison d’être : « agir pour l’accompagnement en parcours d’intégration professionnelle auprès de personnes en situation précaire sans emploi », « dynamiser les relations entre donneurs d’ordres et usagers au sein du réseau économique local », et « construire une aventure humaine dans un cadre socialement responsable et économiquement viable ».
La Scic implique ainsi une mutualisation financière des quatre associations constituantes du groupe économique solidaire Ulisse. Tout en renforçant les partenariats avec les pouvoirs publics, qui financent en (grande) partie les contrats d’insertion des publics éloignés de l’emploi, comme avec les entreprises clientes du groupe au « budget consolidé » de 5,4 millions d’euros. De quoi assurer sa pérennité ?