DÉCRYPTAGE - La vente du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble à Doctegestio signe-t-elle la fin du modèle mutualiste né il y a plus de deux siècles dans la capitale du Dauphiné ? Dans une lettre ouverte adressée aux mutuelles de l'Isère, les représentants des usagers et des salariés du GHM ont interpellé publiquement les anciens actionnaires de l'établissement. Alors que la situation continue de se tendre à l'hôpital, à qui profite la vente de la clinique mutualiste ?
Depuis plusieurs mois, les représentants des usagers et des salariés du GHM se dressent sur la route du nouvel exploitant.
Le dossier de la vente de la clinique mutualiste de Grenoble à Doctegestio est tout à la fois. Politique d'abord, cristallisant les oppositions, non pas tant sur le fond que sur la forme prise par la fronde contre le nouveau repreneur, depuis la préemption par la Métropole de Grenoble.
Économique ensuite, le modèle de Doctegestio ressemblant fort à un château de cartes. Sanitaire également parce qu'il fait craindre une déstabilisation de l'offre de soins sur le territoire.
Il est enfin hautement symbolique. Car Grenoble est le berceau de la mutualité en France. C'est en effet dans la capitale du Dauphiné qu'est née en 1803 la première mutuelle : La mutuelle d’entraide des gantiers. Un des prémices du mouvement de l'économie sociale et solidaire (ESS).
La reprise du groupe hospitalier mutualiste (GHM) par Doctegestio signe-t-elle ainsi la fin d'un chapitre de cette histoire ? Beaucoup le craignent. « Doctegestio, c'est un groupe privé », souligne Michel Abhervé, professeur associé à l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée qui suit particulièrement le sujet. « Rien, chez lui, ne relève de l'ESS. »
Vers la fin du modèle mutualiste ?
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