REPORTAGE VIDÉO - Près de 300 personnes ont manifesté à Grenoble ce samedi 9 janvier 2021 pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Elles répondaient ainsi à l'appel d'une douzaine de collectifs anti-masque et anti-vaccins les invitant à une "marche pour les libertés". Face à l'épidémie du Covid-19, les manifestants ont dénoncé la "dictature sanitaire" qu'on leur imposerait, tout en revendiquant leur "liberté de choisir".
Ce samedi 9 janvier 2021 à Grenoble, près de 300 personnes se sont rassemblées sur le coup de 14 heures place Victor-Hugo pour participer à une « marche pour les libertés ». Toutes ont répondu à l'appel de collectifs anti-masque et anti-vaccins dénonçant la gestion « incohérente et mensongère » de la crise sanitaire par le gouvernement.
Estimant être en « dictature sanitaire », les manifestants fustigent également les textes « liberticides » de la loi de Sécurité globale. Cette dernière n'ayant pour effet, selon eux, que de confirmer qu'en France, « on ne vit pas en démocratie ».
Une manifestation sans masque, ni distanciation physique ou gestes barrières
Le mot d'ordre de cette marche à laquelle participaient également quelques Gilets jaunes ? « La liberté de choisir ». Entendez par là celle de porter un masque ou encore d'accepter un vaccin susceptible de provoquer des « dérèglements génétiques ». C'est du moins l'avis de François-Marie Périer, fondateur du collectif “Gre LiVe : pour la liberté et la vérité sur le Covid-19”, à l'initiative de la manifestation.
Après quelques premières prises de parole des représentants des différents collectifs régionaux participant au rassemblement, le cortège s'est dirigé vers la gare de Grenoble. Dans ses rangs, des militants du collectif Génération de demain Isère s'opposant au port du masque pour les enfants à l'école dès 6 ans.
La manifestation a déambulé dans le calme mais sans masque, ni distanciation physique ou respect des gestes barrières. Et ce sans que les quelques policiers présents ne procèdent à des verbalisations pour non-respect de l'obligation du port du masque en vigueur.
« Pourquoi ce virus-là nous préoccupe-t-il autant ? »
Parmi les manifestants, Nad, « une citoyenne » qui déplore l'interdiction du traitement à base de chloroquine. « J'ai cherché à voir et à faire des recoupements et je trouve des choses incroyables. C'est une manipulation, une escroquerie mondiale et il va falloir se remuer ! », s'exclame-t-elle sans plus de précisions. Quant à Laurent, commercial, c'est principalement sur les « véritables raisons du confinement » qu'il porte le fer de sa critique sur la gestion de la crise sanitaire.
Quelques rangs plus loin, Nathalie nous fait part de ses doutes. Notamment sur la pertinence des dispositions mises en œuvre par le gouvernement. En l'occurrence, des mesures « disproportionnées face aux dangers réels de l'épidémie et portant atteinte aux libertés individuelles », estime la jeune femme.
« Avec le confinement, les cours à distance, les jeunes sont sacrifiés pour la sauvegarde d'une frange extrêmement minime de la population française. Des personnes âgées perdent un an ou un an et demi de vie, bien sûr. Mais, de tous temps, il y a eu des épidémies. Pourquoi ce virus-là nous préoccupe-t-il autant alors que la grippe tue 10 000 personnes par an ? », questionne-t-elle.
Crise sanitaire : lanceurs d'alerte ou complotistes ?
Reste que bien des arguments avancés pour justifier le refus du masque ou du vaccin contre le Covid-19 ont fait l'objet de nombreux démentis, notamment de la part de la communauté scientifique. Pas de quoi déstabiliser François-Marie Périer et la dizaine d'intervenants qui ont tenu tribune place Victor-Hugo en fin de manifestation.
Plan Condor, CIA, euthanasie dans les Ehpad, censure, chloroquine, incompétence des élites... On retrouvait dans ces discours toute la rhétorique chère à ceux qualifiés de "complotistes", très présents sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise.
Alors, lanceurs d'alerte ou complotistes ? « Sur le plan médical, personne pourra me contredire sur le fait que le protocole du Pr Raoult ne soit pas accepté », objecte François-Marie Périer. « C'est tout simplement monstrueux et tout part de ça ». Ses arguments ? Le fondateur de Gre LiVe les développe dans de nombreux communiqués et dans une pétition adressée à Éric Piolle, le maire de Grenoble. Laquelle lui demande, ainsi qu'à Annabelle Bretton, l'adjointe à la démocratie directe, l’organisation d’un grand débat public participatif sur l'enjeu de la vaccination générale.
Toujours est-il que « ce que je dis, je peux le prouver [...]. Mes sources proviennent de personnes qui n'ont pas de conflits d'intérêt », assure François-Marie Périer. Une manière de balayer ainsi toute suspicion de complotisme au bénéfice d'un statut de lanceur d'alerte “éclairé”, certes plus gratifiant.
Pierre-André Juven, adjoint à la santé, a confirmé le principe d'un rendez-vous si l'on en croit un mail daté du 7 décembre dernier. Un courrier mettant en avant le travail du comité de liaison citoyen signifiant ainsi au collectif que la Ville ne se « désintéresse pas de la campagne vaccinale ».
Joël Kermabon