Le Postillon condamné en appel pour diffamation contre le responsable d'Emmaüs Grenoble

Le Postillon condamné en appel pour dif­fa­ma­tion contre le res­pon­sable d’Emmaüs Grenoble

Le Postillon condamné en appel pour dif­fa­ma­tion contre le res­pon­sable d’Emmaüs Grenoble

DROIT DE SUITE – Après avoir été relaxé en pre­mière ins­tance, Le Postillon a fina­le­ment été condamné en appel pour dif­fa­ma­tion contre Jean-Pierre Polidori, res­pon­sable d’Emmaüs Grenoble. Une déci­sion fai­sant suite à un article publié en 2018 par le jour­nal sati­rique gre­no­blois. Si cette condam­na­tion remonte au mois de jan­vier 2020, l’as­so­cia­tion n’a choisi de la rendre publique qu’en novembre dernier.

C’est un article publié par Le Postillon en 2018 qui avait mis le feu aux poudres. Une longue publi­ca­tion d’ailleurs tou­jours acces­sible en ligne. Le jour­nal sati­rique gre­no­blois y décri­vait des « mal­trai­tances » ou des pres­sions sur des sans-papiers au sein d’Emmaüs Grenoble. Et met­tait en cause direc­te­ment le pré­sident de la struc­ture, François Potin, et son res­pon­sable Jean-Pierre Polidori.

Le Postillon condamné pour diffamation contre Emmaüs. Relaxé en première instance, Le Postillon a finalement été condamné en appel dans son procès pour diffamation l'opposant au responsable d'Emmaüs Grenoble © Joël Kermabon - Place Grenet

Relaxé en pre­mière ins­tance, Le Postillon a fina­le­ment été condamné en appel dans son pro­cès pour dif­fa­ma­tion l’op­po­sant au res­pon­sable d’Emmaüs Grenoble. © Joël Kermabon – Place Grenet

De quoi ame­ner les deux inté­res­sés à por­ter plainte contre Vincent Peyret, rédac­teur en chef et direc­teur de publi­ca­tion du Postillon. Sans suc­cès, dans un pre­mier temps : le pro­cès se concluait en 2019 par une relaxe du jour­nal et une condam­na­tion des deux plai­gnants à lui ver­ser la somme de 1000 euros cha­cun. Décision contes­tée par une pro­cé­dure d’ap­pel… qui a fina­le­ment donné rai­son aux deux plai­gnants, au mois de jan­vier 2020.

« Aucune base fac­tuelle suf­fi­sante » pour la Cour d’appel

Ce n’est pour­tant qu’au mois de novembre de la même année, soit dix mois plus tard qu’Emmaüs a rédigé un com­mu­ni­qué de presse pour relayer l’in­for­ma­tion. Non sans qua­li­fier l’ar­ticle du Postillon de « par­ti­cu­liè­re­ment violent, inju­rieux et dif­fa­ma­toire ». Et en consi­dé­rant qu’il « por­tait atteinte à l’honneur et à la consi­dé­ra­tion de la com­mu­nauté Emmaüs Grenoble », en plus de son res­pon­sable Jean-Pierre Polidori.

Un échantillon de unes du Postillon © Joël Kermabon - Place Gre'net

Un échan­tillon de unes du Postillon © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour la Cour d’ap­pel, citée par Emmaüs, les pro­pos tenus par Le Postillon sur Jean-Pierre Polidori « ne repo­saient sur aucune base fac­tuelle suf­fi­sante ni sur aucune enquête objec­tive ». Les magis­trats n’ont visi­ble­ment pas été sen­sibles aux nom­breux témoi­gnages cités par la publi­ca­tion. En 2017, la même Cour d’ap­pel avait déjà condamné Le Postillon dans une affaire l’op­po­sant à Christophe Ferrari, en lui repro­chant notam­ment son « absence d’ob­jec­ti­vité ».

« Pour avoir le droit de par­ler, il faut avoir les mains propres »

Vincent Peyret, direc­teur de publi­ca­tion a fina­le­ment dû ver­ser 1800 euros en dom­mages et inté­rêts à Jean-Pierre Polidori. « De tout ce mal fait à la com­mu­nauté, aux com­pagnes et com­pa­gnons, béné­voles et res­pon­sables, nous répon­dons par la soli­da­rité », écrit Emmaüs en indi­quant que le res­pon­sable a fait don de la somme à « une asso­cia­tion de sou­tien aux migrants ». Un don par ailleurs aug­menté de 2000 euros par Emmaüs Grenoble.

Emmaüs Grenoble joint à son com­mu­ni­qué une cita­tion de l’Abbé Pierre : « Pour avoir le droit de par­ler, il faut avoir les mains propres. Il faut avoir eu le cou­rage de recon­naître, de réagir si on s’est trompé ». Un mes­sage à l’in­ten­tion de la presse en géné­ral1Note ajou­tée le 8 jan­vier à 9h40 : Jean-Pierre Polidori nous fait savoir dans un cour­riel que cette cita­tion n’é­tait « pas à des­ti­na­tion d’une pro­fes­sion mais d’une per­sonne ».? Jean-Pierre Polidori a notam­ment demandé à Place Gre’net de sup­pri­mer et déré­fé­ren­cer « toutes les don­nées [ayant trait à] Emmaüs Grenoble et au Postillon ». Et donc l’article publié sur la relaxe en pre­mière ins­tance du Postillon. Demande à laquelle nous ne pou­vons accé­der, au nom du droit à l’information.

Florent Mathieu

1 Note ajou­tée le 8 jan­vier à 9h40 : Jean-Pierre Polidori nous fait savoir dans un cour­riel que cette cita­tion n’é­tait « pas à des­ti­na­tion d’une pro­fes­sion mais d’une per­sonne ».

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