FIL INFO — La justice a prononcé la relaxe du Postillon et de son rédacteur en chef Vincent Peyret. Le journal satirique grenoblois était attaqué devant le tribunal par le président et le responsable d’Emmaüs Grenoble, suite à la parution d’un article à l’automne 2018. Ces derniers sont, au final, condamnés à verser 1 000 euros chacun à la publication, au titre des dommages et intérêts.
« Avoir un procès contre un grand élu ou patron, c’est presque glorieux. Contre Emmaüs, c’est assez dépitant », écrit Le Postillon. François Poton et Jean-Pierre Polidori, respectivement président et responsable d’Emmaüs Grenoble, ont pourtant bien porté plainte contre la parution satirique grenobloise, et plus précisément contre son rédacteur en chef Vincent Peyret. Un procès qui a abouti à une relaxe du journal, mardi 14 mai.
Les dirigeants d’Emmaüs Grenoble n’avaient pas apprécié la publication d’un article les concernant à l’automne 2018. Très documenté, le “papier” du Postillon donnait la parole à des anciens d’Emmaüs décrivant des pratiques de « maltraitance des compagnons », d’humiliations, voire de pressions sur des sans-papiers. Des éléments qualifiés de « fausses informations » par les deux intéressés, qui s’étaient alors tournés vers la justice.
2 000 euros de dommages et intérêts
François Poton et Jean-Pierre Polidori n’ont guère été sensibles au courrier que leur a alors adressé Le Postillon. Assez logiquement, le journal prévenait les responsables d’Emmaüs qu’une plainte ne ferait que mettre en lumière l’article et les pratiques qui leur sont reprochées.
Un “effet Streisand” bien connu, mais que nombre d’élus ou de responsables de structures n’ont pas encore intégré dans leur mode de fonctionnement.
Le journal proposait même de ne pas publier son article sur Internet, peu désireux de mettre en difficulté une structure sociale. De quoi rasséréner les esprits ?
Au contraire, les deux plaignants auraient perçu le courrier comme une « menace ». La justice ne s’en est guère émue : non seulement Le Postillon est relaxé, mais le président et le responsable d’Emmaüs sont condamnés à lui verser 1 000 euros chacun, au titre de dommages et intérêts.
« Comme nous nous y étions engagés, nous reverserons cette somme, une fois déduits nos frais de justice, à Emmaüs », conclut le journal.