FLASH INFO – L’autorisation de chasse de certaines espèces en Isère concerne également le renard en plus du sanglier, du chevreuil et du cerf. Si l’animal ne figure pas dans le communiqué envoyé par la préfecture, il est en effet bien cité dans l’arrêté préfectoral, souligne France nature environnement Isère. Un arrêté contre lequel FNE 38 a déposé un recours.
Renard roux © Pixabay
L’article 1 de l’arrêté concerné1Arrêté préfectoral 38−2020−11−05−004, signé au 5 novembre 2020 est ainsi très clair, souligne Francis Odier, président de France nature environnement (FNE) Isère. « L’exercice de la chasse demeure interdit. […] À l’exception de la régulation par la chasse des espèces occasionnant des dégâts aux activités agricoles et sylvicoles. À savoir le sanglier, le chevreuil, le cerf et le renard ».
Le communiqué de presse de la préfecture, focalisé sur le « gros gibier », omettait donc de mentionner l’autorisation du tir au renard. Cependant, l’article 2 ajoute que « le tir du renard n’est autorisé qu’au cours des battues pour la régulation du sanglier, du cerf et du chevreuil ». Régulant ainsi plus strictement ce type de chasse.
FNE conteste cette autorisation. Et rappelle que le renard « est un auxiliaire de l’agriculture » : il permet de lutter contre les petits rongeurs comme les campagnols qui contribuent à propager la maladie de Lyme. Et l’association de s’étonner qu′« un arrêté préfectoral justifié par les dégâts du « gros gibier » mentionne cette chasse. « Il est donc tout à fait abusif d’autoriser le tir du renard en dérogation du confinement et au nom de l’intérêt général », juge FNE.
Recours de FNE Isère contre l’arrêté préfectoral
Considérant l’arrêté illégal dans son ensemble, FNE Isère a, du reste, déposé un référé suspension au tribunal administratif de Grenoble. « L’arrêté a été décidé en urgence, sans réunir la CDCFS [Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, ndlr], sans même respecter une circulaire ministérielle [l’imposant]. Seule la fédération départementale des chasseurs a été consultée. »
Et FNE Isère de contester la dimension d’intérêt général. « L’autorisation en période de confinement apparaît pour ce qu’elle est : un privilège et un passe-droit, ce qui n’est pas sain pour le pays ». La décision sera rendue à partir du 23 novembre 2020.