ENQUÊTE – À Grenoble comme partout, l’épidémie de Covid-19 s’accélère. Pour tenter de faire face, les hôpitaux et cliniques de l’agglomération déprogramment massivement les interventions chirurgicales et arment de nouveaux lits de réanimation. Mais les soignants affirment ne pas tant se battre contre la maladie que contre la sous-capacité structurelle hospitalière. Et le manque de coordination à tous les niveaux.
La crise sanitaire va-t-elle faire flancher l’hôpital et ses soignants ? À Grenoble, le nombre d’hospitalisations et d’admissions en réanimation poursuit son ascension. Au 3 novembre, 480 patients étaient hospitalisés sur le territoire de Grenoble Sud Isère, dont 75 en soins critiques. C’est sept fois plus que fin septembre. Et plus de trois fois plus qu’au plus fort de la crise, début avril.
Cela reste peu au regard du bassin de population concerné, environ 1,2 million d’habitants, du Voironnais au sud grenoblois. Mais beaucoup au regard des capacités hospitalières. « On arrive au bout du système, résume François Pinchart, chef du service des urgences-Samu à l’hôpital de Voiron. La Covid donne un coup de surligneur sur la situation du service public. Et heureusement que ce n’est qu’un Covid ! Avec une épidémie comme Ebola, ce serait la catastrophe ! »
Un système sous-dimensionné et pas organisé pour faire face selon les soignants
Depuis six semaines, l’épidémie s’accélère. Ce n’est pas encore la déferlante mais la Covid vient encore plus révéler les failles, chroniques, du système de soins. Des manquements déjà visibles lors de la canicule de 2003 ou des épisodes récurrents de grippe hivernale ou de bronchiolite.
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