DROIT DE SUITE – En mai 2020, Éric Perrichet, aide à domicile de Saint-Martin-d’Hères, signait une tribune pour appeler au versement d’une prime Covid pour sa profession. Quelques mois plus tard, le Département annonce une “prime confinement” pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile. Pourtant, l’auteur de la tribune estime que le compte n’y est pas.
Mille euros de prime… ou seulement 300 ? Au début du mois d’octobre, le Département de l’Isère annonçait la mise en place d’une “prime confinement” pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad). Rétroactive, la prime représente une gratification de 3 euros bruts par heure. Et s’adresse aux aides à domicile ayant exercé durant la période de confinement du printemps 2020.
Pas de quoi satisfaire Éric Perrichet. L’aide à domicile martinérois avait pourtant signé une tribune, publiée par Place Gre’net, dans laquelle il demandait une prime Covid pour les Saad. À ses yeux, le compte n’y est pas. Dans une (nouvelle) lettre adressée au président du Département, Éric Perrichet qualifie même l’annonce de la collectivité de « plus beau tour de passe de ces derniers mois ».
« Un calcul d’apothicaire », juge l’aide à domicile
« Tout d’abord vous oubliez de dire que ces 3 euros sont des euros chargés, ce qui signifie qu’ils
vont devenir 1 euro + ou – en net », développe Éric Perrcihet. Avant de poursuivre : « Ensuite, vous précisez que cette gratification horaire ne sera versée que pendant les périodes de confinement ». Résultat ? Pour un temps plein travaillant 151 heures par mois, deux mois de confinement avec une prime d’un euro net donnerait « dans le meilleur des cas » 302 euros nets.
Jean-Pierre Barbier est accusé de « tour de passe » dans l’annonce d’une prime pour les aides à domicile. © Florent Mathieu – Place Gre’net
De quoi donner envie à l’aide à domicile d’ironiser : « Où est passée la prime de 1000 euros ? Il en manque quand même énormément. » Et de considérer que Jean-Pierre Barbier « suppute […] de nombreuses périodes de confinement, au moins 3 de même durée pour arriver presque à 1000 euros ».
En somme, estime Éric Perrichet, une « nouvelle déconvenue qui ne manquera pas une fois de plus d’interpeller notre profession ». Et même une « décision injuste et trompeuse ».
« Comment peut-on encore humilier de la sorte une population aux conditions de travail déjà précaires, alors que certains départements n’ont pas hésité à mettre la main à la poche sans calcul d’apothicaire ? », conclut l’aide à domicile.