FIL INFO – C’est un entretien qui passe mal. Après avoir exprimé quelques désillusions sur LREM dans le Dauphiné Libéré, la députée de l’Isère Émilie Chalas agace ses camarades du mouvement. Qui répond par voie de communiqué, en regrettant une « communication » contestable « sur la forme comme sur le fond ».
LREM, un mouvement qui « organise, nomme, gère mais ne crée pas » ? Qui « ne crée plus d’espace de débats » ? Qui peine à proposer une ligne politique, au delà du “ni droite, ni gauche”? Autant d’amabilités que la députée En marche de l’Isère Émilie Chalas adresse à ses camarades dans un entretien avec le Dauphiné Libéré le 11 octobre. Le tout, cerise sur le gâteau, avec le constat que la misogynie « ne s’est pas arrêtée aux portes de LREM ».
Si la députée iséroise conteste être « frondeuse » et réaffirme sa fidélité à Emmanuel Macron, elle n’en prend pas moins de légères distances avec le parti présidentiel. Avec Jean-Charles Colas-Roy, elle compte ainsi parmi les deux députés LREM à avoir voté contre la réintroduction des néonicotinoïdes. Ceci dans la foulée de son adhésion au mouvement En commun. Dont la fondatrice, Barbara Pompili, a depuis été nommée ministre de la Transition écologique.
Réponse acerbe de LREM 38
C’est peu dire que les déclarations de la parlementaire passent mal. « La République En Marche Isère déplore la communication d’Émilie Chalas […] sur la forme comme sur le fond », déclare le mouvement. Dans un communiqué émis dès la parution de l’entretien, soit le lundi 12 octobre, les marcheurs isérois entendent répondre aux critiques. Et proclament toujours « porter […] le programme et les valeurs » du président élu en 2017.
À savoir ? « Sortir des vieilles méthodes politiciennes dont les français ne veulent plus », « mettre les intérêts partisans et personnels en retrait ». Ou encore « choisir une autre voie, entre l’immobilisme confortable et le populisme séduisant ». Quant à la misogynie, LREM 38 assure que « la recherche de la parité a joué souvent dans les choix [du] mouvement ». Avec une Isère « exemplaire » en matière d’investitures, tant aux législatives qu’aux municipales.
Et de conclure par un tacle à l’intention de la députée. En considérant que « les choix parfois difficiles de notre mouvement ou du gouvernement ne peuvent s’analyser sans la prise en compte des divers enjeux de notre nation ». Tout en appelant, alors que LREM se revendique en pleine structuration et aborde les échéances électorales de 2021 et 2022, « à apporter de manière positive sa pierre à l’édifice ».