EN BREF — Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce jeudi 8 octobre le classement de Grenoble en zone d'alerte maximale pour faire face à l'épidémie de Covid-19. Si l'annonce n'a rien d'une surprise, elle devrait s'accompagner rapidement de nouvelles mesures sanitaires renforcées. Avec peut-être un scénario à la marseillaise, comprenant par exemple la fermeture totale des bars. Une décision qui laisse pour le moins dubitatif Éric Piolle, le maire de Grenoble.
La nouvelle ne faisait guère de doute, elle est désormais officielle: le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce jeudi 8 octobre que la métropole de Grenoble serait classée en zone d'alerte maximale face à l'épidémie de Covid-19 à compter du samedi 10 octobre. Avec une évolution inquiétante du taux d'incidence comme de la part des patients Covid hospitalisés, le ministre de la Santé estime que Grenoble ne peut rester en “simple” zone d'alerte renforcée.
Une annonce cruelle, puisqu'elle est tombée quelques minutes seulement après la désignation officielle de Grenoble comme capitale verte européenne 2022. Une nouvelle qui a suscité l'euphorie des élus grenoblois et métropolitains, réunis à l'Hôtel de Ville. Mais qui risquent de vite déchanter, le passage en zone d'alerte maximale s'accompagnant immanquablement de nouvelles mesures sanitaires pour le moins sévères. Sinon drastiques.
Grenoble en zone d'alerte maximale dès samedi… avec de nouvelles restrictions
Fermeture totale des bars? Règles renforcées de distanciation physique pour les restaurateurs? Pour le moment, le ministre de la Santé se garde de donner des indications précises. "La concertation va se poursuivre", se contente d'affirmer Olivier Véran. En indiquant que les préfets et directeurs des agences régionales de santé vont prendre contact avec les élus des territoires concernés. Grenoble n'est en effet pas seule à basculer. Lille, Saint-Étienne ou Lyon sont ainsi également concernées.
À la veille (ou presque) de cette annonce, Éric Piolle prenait la plume pour écrire à Olivier Véran, en lui demandant plus de transparence... et un délai supplémentaire pour pouvoir mesurer les résultats des mesures déjà mises en place. L'allocution du ministre de la Santé aurait-elle des allures de fin de non-recevoir?
Au sortir de sa rencontre en visio avec Jean Castex le jeudi 1er octobre, le maire de Grenoble avait par ailleurs émis des doutes quant à la stratégie gouvernementale. Et appelé en priorité à plus de prévention, en direction notamment des jeunes. Tout en critiquant les restrictions et les fermetures à répétition des établissements accueillant du public. "On a besoin de culture, on a besoin de sport, on a besoin de liens sociaux", alertait ainsi Éric Piolle.
Éric Piolle craint un « effet mécanique » limitant les velléités de concertation
Interrogé au sortir de la réunion virtuelle du jury qui devait décider si Grenoble, Turin, Dijon ou Tallinn allait devenir ambassadrice des transitions en 2022, Éric Piolle s'est montré prudent quant à l'annonce d'Olivier Véran. Notamment sur ses conséquences en matière de renforcement des règles sanitaires, non communiquées officiellement par le ministre de la Santé. De quoi laisser Éric Piolle quelque peu dubitatif, bien qu'il reconnaisse « qu'il faut regarder les chiffres et prendre les mesures appropriées ».
Texte : Florent Mathieu
Vidéo : Joël Kermabon