FOCUS - La fin de partie signée au conseil métropolitain, le 18 septembre 2020, n'en était pas une. "Quelques écologistes et l'Ades" ont maintenu – ou engagé – des actions en justice contre Christophe Ferrari. Ce, malgré l'alliance récente de la gauche à la Métro. Son président invite désormais les membres de la majorité à "condamner ces recours avec la plus grande fermeté".
Le conseil métropolitain du vendredi 18 septembre avait permis d'élire l'exécutif de la métropole. Et par là, de signer la réconciliation des différentes composantes de la gauche à la Métro. Mais un nouveau rebondissement menace ce fragile équilibre.
La gauche plus que jamais divisée à la Métro. © Laure Gicquel
"Alors que nous avions l'engagement de l’abandon du recours contre mon élection postérieurement à l'élection de l'exécutif, je constate que non seulement le recours sur mon élection est maintenu. Mais qu’en plus il est assorti d’une demande d’inéligibilité à mon encontre devant le Conseil d’État pour mes fonctions de président de Métropole," déclare ainsi Christophe Ferrari ce 23 septembre, dans une lettre adressée aux élus des quatre groupes majoritaires. De fait, le passif en la matière est lourd au sein de la gauche métropolitaine…
Vincent Comparat, le président de l'association démocratie, écologie, solidarité (Ades) © Patricia Cerinsek
La nomination par arrêté des huit conseillers délégués avait en effet été l'objet d'une contestation en justice. Vincent Comparat, président de l'Association démocratie écologie et solidarité (Ades), et Pierre Mériaux, conseiller municipal écologiste, avaient saisi le juge des référés. Leur argument était lié à l'élection tardive des vice-présidents.
Le recours, irrecevable, avait échoué le 13 août, et les deux requérants, comptant alors sur l’intervention du préfet de l’Isère auprès du tribunal administratif, n'envisageaient alors pas d'aller devant le Conseil d’État. Changement de programme, donc.
Un nouveau recours au lendemain de l'élection des vice-présidents
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole. © Joël Kermabon - Place Gre',et
Le président de la Métro apparaît, une fois encore, surpris et outré."Outre le non-respect de ce premier engagement, j'apprends également qu’un recours contre l'élection de chacune et chacun des 20 vice-président(e)s est en préparation". En effet, l'Ades a déposé un nouveau recours devant le tribunal administratif pour contester, cette fois, la légalité de l'élection des vice-présidents. Il s'agit, officiellement, d'une action menée par l'association et non par les élus de la majorité qui en font partie.
Selon l'expression de Christophe Ferrari, les élus ont pourtant démontré à l'agora de Vizille leur "volonté et capacité à travailler ensemble, pour faire Métropole." Et parmi les vice-présidents nouvellement élus, bon nombre sont écologistes. L'action est donc pour le moins curieuse.Le président de la Métro en profite ainsi pour rappeler l'importance du respect et de la confiance, dans une gouvernance et une majorité commune. Mais aussi la nécessité de "s’appliquer à soi-même ce que l’on prône pour les autres" et de "respecter les citoyens, les électeurs et l’ensemble des élus, y compris l’opposition". En d’autres termes : "respecter la démocratie."
Des réponses au prochain conseil, vendredi 25 septembre ?
L'alliance est donc à peine effective qu'elle se craquèle déjà. Le dernier communiqué de presse de Christophe Ferrari, juste avant l'élection des vice-présidents, était rageur. Il paraît aujourd'hui presque désabusé.
"Alors que chaque membre de l'exécutif devrait pouvoir enfin se mettre sereinement au travail […] il se retrouve individuellement menacé d'être attaqué en justice. Nous pensions que la confiance était rétablie, elle est en réalité une nouvelle fois mise à mal."
Eric Piolle et Christophe Ferrari © Place Gre'net
Et le président de poser une question rhétorique. "Comment dans ces circonstances, peut-on encore créer les conditions du respect et d'une gouvernance partagée ?" Appelant à la "responsabilité collective", il invite "chacun des membres de la majorité" à "condamner ces recours, avec la plus grande fermeté." Ce, "afin de permettre le déroulement serein de notre prochain conseil métropolitain ce vendredi."
Aucun des membres de la majorité interpellés n'avait à cette heure réagi officiellement*. Tandis qu'Alain Carignon, dénonçait dans un communiqué le fait qu'Eric Piolle et Yann Mongaburu aient "visiblement décidé de tenter d’abattre Christophe Ferrari par tous les moyens y compris en sabordant leurs propres vice-présidents fraîchement élus de la Métro". Les débats s'annoncent à n'en pas douter agités ce vendredi 25 septembre…
Laure Gicquel
* Note ajoutée le 23 septembre à 23 heures :
Suite à ce coup de théâtre, Jean-Luc Corbet, président du groupe Notre métropole commune (NMC) a réaffirmé dans un communiqué envoyé dans l'après-midi sa confiance à Christophe Ferrari en tant que président de la Métropole. Et de déplorer que "dans ces conditions de défiance, le dialogue [ne soit] plus possible".
"Nous ne concevons pas de travailler sans confiance et respect, ce ne sont pas nos valeurs. De plus, nous n’accepterons pas le rejet des représentants d’autres groupes politiques légitimement élus des instances de travail de notre Métropole et des représentations extérieures. Ce n’est pas notre conception de la République, il en va du respect des citoyens et des électeurs."
0 commentaire sur « Coup de théâtre à la Métropole de Grenoble : les hostilités reprennent au sein de la majorité de gauche »
Revoilà les verts & rouges à la manœuvre , en sous-main pour qui d’après vous????
Revoilà les verts & rouges à la manœuvre , en sous-main pour qui d’après vous????
Sans même parler des six ans écoulés, on savait déjà combien Piolle et ses amis ont le sens de la démocratie. Rappels :
Yann Mongaburu : une « inacceptable présidence de la métropole »
https://placegrenet2022.dev.stevegates.co/2020/07/22/reelection-ferrari-christophe-metro-brouhaha-general/305934
Alan Confesson : « Ferrari a commis le parjure »
https://twitter.com/AlanConfesson/status/1284291754385190912
Antoine Back (tweet depuis supprimé) : le déshonneur de la #gauche locale a désormais un visage : celui de M. Ferrari pic.twitter.com/2MDM393eJ1 — Antoine BACK ✊???
Sans même parler des six ans écoulés, on savait déjà combien Piolle et ses amis ont le sens de la démocratie. Rappels :
Yann Mongaburu : une « inacceptable présidence de la métropole »
https://placegrenet.fr/2020/07/22/reelection-ferrari-christophe-metro-brouhaha-general/305934
Alan Confesson : « Ferrari a commis le parjure »
https://twitter.com/AlanConfesson/status/1284291754385190912
Antoine Back (tweet depuis supprimé) : le déshonneur de la #gauche locale a désormais un visage : celui de M. Ferrari pic.twitter.com/2MDM393eJ1 — Antoine BACK ✊???