FOCUS - La direction de Schneider Electric a annoncé une restructuration du secteur moyenne tension, ce mercredi 16 septembre. Sur le site du Fontanil-Cornillon, en périphérie de Grenoble, les syndicats craignent la suppression de 180 postes.
« À Grenoble, on commençait à s'inquiéter. De plus en plus de personnes partaient sans être remplacées », lâche Thierry Jacquet, coordonnateur adjoint de la CFDT du groupe Schneider Electric. Le couperet est tombé mercredi 16 septembre. Le groupe industriel spécialisé dans le secteur de l'électricité engage une restructuration de ses activités dans le secteur moyenne tension1Le terme moyenne tension (MT) désigne les réseaux de distribution de tensions supérieures à 1 kV et allant généralement jusqu'à 52 kV. La plupart des consommateurs sont généralement alimentés en basse tension (BT) au moyen de transformateurs abaisseurs MT/BT..
Un désengagement pressenti depuis déjà quelques mois. « Nous souhaitons créer des pôles de référence compétitifs pour la France et l'Europe », explique la direction. Groupe international avec 135 000 employés exerçant partout dans le monde, Schneider Electric concentre 26 % de ses activités en Europe occidentale. En France, le groupe emploie aujourd’hui 15 500 personnes.
400 emplois menacés en France, dont 180 en Isère selon les syndicats
Résultat de cette restructuration : les usines de Saumur (Maine-et-Loire) et celle de Lattes (Hérault) vont fermer au deuxième trimestre 2021. Certaines de leurs productions pourraient être transférées à Mâcon (Saône-et-Loire) et à Aubenas (Ardèche). Des annonces qui ne rassurent pas les salariés. En tout, 160 emplois sont directement menacés. Mais, selon les syndicats, ce sont au total 400 emplois qui seront affectés par cette réorganisation.
Près de Grenoble, le site du Fontanil-Cornillon, spécialisé dans les équipements moyenne tension, n'est pas épargné. Si l'usine ne ferme pas, c'est toute cette activité qui va disparaître.
« En Isère, sur les 4 800 salariés qui travaillent pour Schneider Electric, 180 postes pourraient être supprimés », confie Thierry Jacquet, coordonnateur adjoint de la CFDT du groupe Schneider Electric.
Et la création au Fontanil-Cornillon du pôle Ecofit™ – solutions destinées à rénover et mettre à jour des équipements électriques afin de prolonger leur durée de vie et créer des produits plus écologiques – ne compensera pas les pertes d'emplois.
"Entre 2010 et 2018, le groupe a perçu 1,1 milliard d'euros de l’État français."
« Le groupe a reçu beaucoup d'argent, notamment par la défiscalisation. Entre 2010 et 2018, le groupe a perçu 1,1 milliard d'euros de l’État français. Tout ça pour supprimer 4 500 emplois sur la même période ! », déplore Fabrice Naud, secrétaire général adjoint de la CGT de Schneider Electric Ets à Grenoble.
« Ce n'est pas très logique », assène le syndicaliste. Qui rappelle que, fin 2019, Schneider Electric affichait un résultat net avant intérêts, impôts et amortissements de 2,4 milliards d'euros.
De son côté, la direction se justifie en affirmant que le groupe subit « une forte baisse d'activité depuis plusieurs années ». Depuis début 2020, le groupe se trouve même en difficulté avec un repli de 12,3 % de son chiffre d'affaires à 11,575 milliards d'euros. Quant à son bénéfice net, il a reculé de 22 % à 775 millions d'euros début 2020, en raison de la crise sanitaire de la Covid-19.
Les négociations s'ouvrent fin septembre chez Schneider Electric
Mais la direction se veut rassurante. « Nous avons la volonté de mettre en place un accompagnement fort, en accord avec les partenaires sociaux afin de trouver un poste de reclassement pour chacun des salariés et au niveau local quand c'est possible », détaille-t-elle à Place Gre'net.
« Nous allons nous réunir et informer les salariés pour qu'ils comprennent bien ce qui se joue », précise Fabrice Naud de la CFDT, avant d'entamer peut-être des actions dans les prochains jours. Les employés seront fixés sur leur sort fin septembre avec l'ouverture des concertations entre la direction et les partenaires sociaux.
Tim Buisson
1 Le terme moyenne tension (MT) désigne les réseaux de distribution de tensions supérieures à 1 kV et allant généralement jusqu'à 52 kV. La plupart des consommateurs sont généralement alimentés en basse tension (BT) au moyen de transformateurs abaisseurs MT/BT.
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« les syndicats appelaient à la grève et à la manifestation ce jeudi 17 septembre 2020 »
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Allez, continuez comme ça, et vous aurez pas 180 de licenciements à Grenoble, mais 1800. Et je serai d’accord.
« les syndicats appelaient à la grève et à la manifestation ce jeudi 17 septembre 2020 »
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Allez, continuez comme ça, et vous aurez pas 180 de licenciements à Grenoble, mais 1800. Et je serai d’accord.