FOCUS - Des étudiants, dont des « sans fac », se sont rassemblés devant la présidence de l'Université Grenoble-Alpes (UGA) ce 8 septembre 2020. Ils répondaient à un appel de l'Unef-Acle exigeant plus de places en licence ou en master. Et, au-delà, demandent plus de moyens dans ce contexte de rentrée compliquée par la crise sanitaire.
Ce mardi 8 septembre, aux environs de midi, quelques militants de l'Unef Grenoble - Action collective & Luttes étudiantes (Unef-Acle) ont distribué des tracts aux abords des locaux de la présidence de l'Université Grenoble-Alpes (UGA) sur le campus de Saint-Martin-d'Hères. Peu à peu rejoints pas une vingtaine d'étudiants et de soutiens, dont des « sans fac ».
Tous répondaient à un appel au rassemblement lancé par le syndicat étudiant sur les réseaux sociaux. L'objectif visé ? Mettre la pression sur la présidence de l'UGA. « Ce sera le moment d'exiger des places à la faculté pour les personnes toujours sans affectation en licence ou en master. Pour la rentrée, il faut des places et des moyens ! », invitait ainsi l'Unef-Acle.
En effet, alerte le syndicat, « ce sont les jeunes qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire ». Ainsi, affirme-t-il, « 121 000 personnes [en France, ndlr] demeurent encore sans affectation à la fin de la première phase de Parcoursup ».
« L' accentuation de la sélection » opérée par les plateformes de préinscription
« À Grenoble, malgré la fermeture des facultés due à la crise sanitaire, nous avons recensé une vingtaine de personnes ayant essuyé un refus pour entrer à l'Université », commence par expliquer Quentin, militant de l'Unef-Acle. « Nous avons transmis une dizaine de dossiers à la présidence de l'UGA qui, pour l'heure, refuse d'ouvrir une négociation pour étudier l'inscription de ces étudiants », regrette le jeune syndicaliste.
Pour quelles raison ces étudiants demeurent-ils sans autorisation d'inscription après une rentrée largement entamée ? Selon Quentin, cette situation résulte de « l'accentuation de la sélection » opérée par les plateformes de préinscription, telles que Parcousup, eCandidat ou encore Campus France.
« La dernière phase de Parcoursup se termine ce jeudi 10 septembre, poursuit Quentin. Nous nous attendons à une aggravation de la sélection car le ministère n'a pas débloqué les moyens nécessaires à l'accueil de tout le monde dans de bonnes conditions. »
Un exemple ? « Le nombre de bacheliers supplémentaires est de 40 000 en France cette année, rapporte le syndicaliste. Et Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, ne propose que 30 000 [places] ! », s'étonne-t-il.
Décourager les inscriptions des étudiants hors Union européenne ?
« Ce sont les étudiants étrangers qui subissent en premier lieu l'austérité à l'université. Ils avaient déjà supporté la hausse des frais d'inscription et ils constituent aujourd'hui une part importante des dossiers refusés », rapporte Quentin. « C'est inacceptable de refuser des personnes en fonction de leur origine ou de leur nationalité ! », s'indigne-t-il.
Le syndicaliste va même plus loin, estimant que tout est fait pour décourager les étudiants hors Union européenne. Car, explique-t-il, ces derniers ont pour obligation de respecter « des procédures particulièrement complexes » avant leur admission. « Ils doivent faire une demande d'admission préalable dont l'issue n'arrive pas avant la fin janvier de l'année précédant leur inscription », rapporte le syndicaliste. Qui demeure convaincu que « l'objectif visé, c'est de les dissuader d'accéder à l'enseignement supérieur ».
« Je viens de terminer une licence en géographie et aménagement. J'ai validé mon année à l'UGA et ne parviens pas à trouver une inscription en master ». Marc1Prénom d'emprunt, cet étudiant préférant rester anonyme, originaire Burkina-Fasso dit son « angoisse » et l'incertitude qui le ronge. « Mes camarades ont déjà repris les cours et je ne sais pas ce qui va m'arriver. Si on a obtenu une licence, on a le droit d'être en master ! J'ai le droit de poursuivre mes études ! », revendique-t-il.
La fin de Parcoursup repoussée au 24 septembre
Lors du rassemblement qui s'est déroulé dans le calme, un cadre de l'UGA, en l'occurrence Jean-François Redon, directeur de la formation, est venu à la rencontre du petit groupe. « Il nous a proposé un rendez-vous plus tard dans la semaine ou au début de la semaine prochaine. Mais nous ça fait depuis août que nous demandons à être reçus », explique au mégaphone une militante.
Sollicité, le cabinet de la présidence de l'UGA s'est finalement fendu d'un communiqué en fin de journée. « L'UGA examine avec la plus grande attention les dossiers des candidats sans proposition d'affectation », assure ainsi l'université. « Notamment les nouveaux bacheliers issus de l'Académie de Grenoble et les diplômés de l'UGA en attente d'affectation en master », précise la présidence.
« À ce jour, les effectifs des formations ne sont pas stabilisés », poursuit l'UGA. « La fin de la période complémentaire de Parcoursup a été repoussée au 24 septembre prochain pour permettre plus de propositions. Pour les filières en master [ce sera] le 15 septembre prochain. […] « Pour cette rentrée, nous avons engagé d'importants efforts pour augmenter les capacités d'accueil. Notamment pour les filières en tension et garantir ainsi les meilleures conditions de formation à tous et toutes », conclut l'UGA.
Joël Kermabon
0 réflexion sur « Des étudiants « sans fac » et leurs soutiens réclament des places en licence et en master à l’UGA »
« d’exiger des places à la faculté ». J’hallucine. Il y a toujours des places au McDo. Pourquoi le contribuable doit payer pour l’education universitaire des nuls ?! Et après ils vont nous réclamer le Revenu de Base en accord avec leurs diplômes de merde ?!
« d’exiger des places à la faculté ». J’hallucine. Il y a toujours des places au McDo. Pourquoi le contribuable doit payer pour l’education universitaire des nuls ?! Et après ils vont nous réclamer le Revenu de Base en accord avec leurs diplômes de merde ?!