REPORTAGE VIDÉO - Grenoble a commémoré, ce 22 août 2020, le 76e anniversaire de sa libération le 22 août 1944. Plusieurs temps ont ponctué la matinée dont des cérémonies suivies de la projection de deux films, l'un inédit. Le tout couronné par un concert donné parc Paul-Mistral par la Musique des équipages de la flotte venue de Toulon.
Le 22 août 1944, après 349 jours d'occupation allemande, Grenoble était libérée par la résistance du Vercors et les soldats américains. Ces derniers, débarqués sept jours plus tôt sur les côtes de Provence, ont libéré la ville avec l'aide de la Résistance, sans combattre. Et pour cause : les forces allemandes préférant éviter la confrontation avec les Américains avaient profité de la nuit pour fuir Grenoble.
Ce samedi 22 août, comme tous les ans, la Ville de Grenoble s'est souvenue de cette journée en organisant plusieurs temps mémoriels. Notamment avec une première cérémonie organisée sur le parvis des Droits de l'Homme suivie d'une seconde devant le mémorial de la Résistance de la place des Martyrs. La commémoration s'est poursuivie dans les salons de l'Hôtel de Ville avec la projection de deux films dont l'un inédit. Avant que l'orchestre des équipages de la flotte venu de Toulon ne mette en musique un point final à cette matinée de commémoration de la libération de Grenoble.
« Ces volontaires un peu fous qui ont parié sur la victoire quand la majorité s’était résignée »
Cette matinée s'est déroulée en présence de nombreux officiels civils et militaires dont Lionel Beffre, le préfet de l'Isère et le général Hervé de Courrèges, commandant de la 27e brigade d'infanterie de montagne (Bim). Mais aussi des représentants du Conseil départemental, de la Région, de la Métropole et Emmanuel Carroz, adjoint à la mémoire, aux migrations et aux coopérations internationales. Sans oublier les représentants d'associations d'anciens combattants, de résistants et de déportés.
Lionel Beffre, préfet de l'Isère, vient de déposer une gerbe devant le mémorial. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Au cours d'un vibrant discours, Daniel Huillier. président de Résistance unie de l’Isère et représentant des Pionniers du Vercors a ravivé la mémoire de tous ceux qui se sont battus pour la liberté.
« Nous avons été ces rebelles, ces volontaires un peu fous qui ont parié sur la victoire alors que l’immense majorité s’était résignée », a-t-il rappelé.
Avant de recommander aux jeunes générations « d’être vigilantes contre tous les intégrismes et les sectarismes [...] bien que presque trois quarts de siècle aient déformé les souvenirs dans les mémoires ».
Retour sur cette matinée dédiée au souvenir de tous ceux qui ont lutté pour que Grenoble puisse retrouver sa liberté.
Un film inédit retrouvé par hasard dans un grenier
Au nombre des temps forts, la projection, en fin de matinée, de deux films dans le cadre du salon d'honneur de la mairie de Grenoble.
Le film inédit « Le 8 mai 1945 à Grenoble » révèle la présence de troupes russes à Grenoble. © Georges Gimel
Dans le premier, intitulé Ils se souviennent de leur retour, des déportés isérois toujours vivants racontent l'émotion du retour des camps et des retrouvailles avec leurs familles.
Quant à l'histoire du second film, Le 8 mai 1945 à Grenoble, cette dernière n'est pas banale, loin s'en faut. Ce dont témoigne Jean-Paul Blanc, président de l'Union nationale des associations de déportés et internés de la Résistance et familles (Unadif).
Cette découverte inattendue a vocation à compléter le fonds documentaire construit autour de la Résistance et de la Libération. Mais elle représente aussi une véritable aubaine pour les historiens estime Jean-Paul Blanc. « Ils vont devoir nous expliquer tout cela et identifier toutes les personnalités présentes dans ce film », espère-t-il. Une tâche dont va hériter le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, auquel Jean-Paul Blanc a confié ce film inédit.
Joël Kermabon