EN BREF – L’association pour le droit à l’initiative économique (Adie) tire de nouveau la sonnette d’alarme pour les petits entrepreneurs locaux. Une étude du mois de juin 2020 démontre en effet que la crise a particulièrement fragilisé leurs entreprises, créant des risques de faillite. Si la Région Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place un premier Fonds d’aide, l’association appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes.
Nouveau cri d’alarme de l’association pour le droit à l’initiative économique (Adie) : les petits entrepreneurs locaux « se battent pour sauver leurs entreprises », mises à mal par le confinement. Se basant sur une étude menée au mois de juin, l’association affirme aujourd’hui que « les entrepreneurs ont encore un besoin vital du soutien des pouvoirs publics pour pouvoir se projeter dans l’avenir ».
Sur les 50 000 entrepreneurs accompagnés par l’Adie, dont 6 000 sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, 94 % ont dû cesser totalement ou partiellement leur activité durant la crise sanitaire.
Et maintenant ? « Fin juin, un quart seulement d’entre eux avaient repris leur activité normalement, et un quart sont encore complètement à l’arrêt », indique l’association. Et cela sans disposer « de la trésorerie ni des fonds propres permettant de faire face à un arrêt aussi brutal ».
Des avances proposées par la Région
Au mois de juin 2020, le directeur territorial adjoint Isère de l’Adie Quentin Pereaux affirmait à Place Gre’net sa volonté de faire en sorte qu’aucun entrepreneur ne se retrouve sur le carreau. Reste que l’inquiétude est grande. « À défaut d’une intervention publique forte et rapide, beaucoup d’entre eux ne tiendront pas longtemps, et la rentrée sera dure, marquée par des fermetures et des cessations d’activité dans les centres-villes », écrit aujourd’hui l’association.
Un constat d’autant plus cruel que, note encore l’enquête, « plus de 60 % des entrepreneurs interrogés se disent confiants quant à l’avenir de leur entreprise ». Et le président de l’Adie, le bien-nommé Frédéric Lavenir, d’expliquer ne pas vouloir « trahir cette confiance ». « Nous ne pouvons pas laisser tomber ces centaines de milliers de travailleurs indépendants, silencieux et invisibles acteurs de l’économie de proximité », insiste-t-il.
L’Adie salue ainsi la mise en place du Fonds micro-entreprises & associations par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la Banque des territoires et de nombreuses collectivités locales. Un dispositif qui permet d’octroyer des avances remboursables pour relancer l’activité des petits entrepreneurs. Mandatée par la Région, l’Adie a déjà traité pas moins de 105 dossiers depuis début juillet.
Pour autant, elle en appelle aussi aux pouvoirs publics. Et demande la mise en place de trois mesures. D’une part, le maintien (et l’élargissement) du Fonds de solidarité jusqu’à la fin de l’année 2020 pour ceux qui subissent encore les effets de la crise. D’autre part, un exonération des cotisations sociales pour ceux qui bénéficient de ce fonds de solidarité. Enfin, une prime de soutien de 3 000 euros pour les entrepreneurs les plus en difficulté.