EN BREF – Spécialisés dans la « basse technologie » ou low-tech, les bénévoles du Low-tech lab de Grenoble se sont lancés le 3 août dernier dans un voyage à vélo. Leur but ? Découvrir d’autres initiatives locales de low-tech : une alternative économique et écologique à la haute technologie.
On connaît les appareils high-tech : bourrés d’électroniques, de métaux et matières premières rares, souvent à la durée de vie limitée. À Grenoble, Kevin Loesle, fondateur du Low-tech lab, promeut un autre type de technologie, simple, durable et accessible : le low-tech. « Notre philosophie, c’est de pouvoir répondre aux besoins de base de manière économique et durable », explique-t-il. Inspiré par une initiative bretonne, Kevin a fondé l’antenne grenobloise du Low-tech lab en janvier 2019.
Voyage à vélo et découvertes
Non dissuadé par cette période de fortes chaleurs, cet ingénieur free-lance s’est lancé dans le Low-tech Tour, un voyage à vélo à la découverte d’autres technologies alternatives et locales. Du 3 au 9 août, une vingtaine de membres du lab grenoblois doivent ainsi effectuer 145 km du parcours. Entre Grenoble, Voiron et Montmélian, ils vont à la rencontre d’autres acteurs de la low-tech sur le territoire.
Sur leur chemin, une star dans ce milieu : « le légendaire Barnabé Chaillot. Sur YouTube, c’est la figure de proue des bricoleurs ! », s’enthousiasme l’ingénieur. Une rencontre gagnant-gagnant, sous forme d’échange de main d’œuvre contre du savoir. « On va l’aider sur des projets et il nous montrera ses solutions de low-tech », explique-t-il.
Ces cyclistes bricoleurs lab vont ensuite pédaler jusqu’à Montmélian, en Savoie, pour rencontrer les membres d’Oxalis. Une association, spécialisée dans l’éco-habitat, notamment les poêles et les cuiseurs à bois, « une solution plus écologique que l’électrique ».
Oxalis compte en outre se diversifier. « On va assembler des concentrateurs solaires et monter des poêles », explique le fondateur du Low-tech lab. Ce sont en effet les projets tournés vers l’habitat qui intéressent particulièrement le lab de Grenoble. « C’est un thème qui parle à tout le monde et que chacun peut utiliser chez soi. »
Un parcours sur deux semaines en 2021 ?
Ce tour est le second organisé par l’association. Il ne comprend que deux étapes pour laisser plus de place à l’approfondissement des échanges. « L’an prochain, il faudra peut-être partir deux semaines », imagine déjà Kevin.
L’itinérance est en effet dans l’ADN du low-tech lab. En 2016, le Nomade des mers, un catamaran parti de Concarneau a sillonné les côtes africaines et asiatiques afin de répertorier les exemples de low-tech partout dans le monde.
« On part du postulat que les innovations dont on a besoin existent déjà, mais qu’on ne les connaît pas forcément », résume Kevin.
Thomas Imbert
LE LOW-TECH LAB DE GRENOBLE EST LE PLUS GRAND DE FRANCE
Avec plusieurs dizaines de membres actifs, en majorité ingénieurs, le low-tech lab de Grenoble représente la plus grande communauté locale de France. Il vise à diffuser des savoirs et techniques simples et accessibles dans l’agglomération grenobloise, à travers des ateliers pour apprendre à construire des low-tech.
L’initiative a déjà permis de recueillir des solutions de fabrication pour une cinquantaine de technologies low-tech. Habitat, hygiène, santé, eau, énergie, alimentation… tout est pensé pour apporter des solutions simples, durables et peu chères à des problèmes bien réels.
Des chauffe-eau solaires recyclés peu onéreux
En ce moment, le lab de Grenoble fabrique des chauffe-eau solaires. « On a récupéré d’anciens radiateurs en fonte qu’on va peindre en noir et dans lesquels on va faire passer un fluide. Ensuite, on l’introduit dans un caisson en verre qui sera chauffé par le rayonnement solaire et le fluide est ainsi dirigé dans un ballon d’eau chaude », détaille l’ingénieur.
Peu onéreux et recyclés, ces chauffe-eau dépendent toutefois de l’ensoleillement. Difficile donc de les utiliser en Bretagne à moins de tricher « on peut facilement leur ajouter une résistance électrique pour pallier ce problème », assure Kevin. Une solution toujours moins énergivore qu’un chauffe-eau classique.