FIL INFO – Lors du conseil municipal de ce 25 juillet 2020, Éric Piolle n’a guère ménagé les oppositions. Tout particulièrement lors de la désignation de représentants de la Ville au sein d’organismes extérieurs. Le groupe d’opposition mené par Alain Carignon s’en offusque et crie au « déni de démocratie ».
Si le dernier conseil municipal a duré près de seize heures, le groupe d’Alain Carignon n’y est pas pour rien. Indigné de se voir refuser des représentations dans les organismes extérieurs par Éric Piolle, ce dernier a opté pour ce qui pourrait ressembler à une tentative d’obstruction. Comment ? En multipliant les demandes de vote à bulletin secret sur quasiment toutes les délibérations afférentes.
Le résultat ? Des opérations de votes interminables et répétitives qui ont singulièrement entravé les travaux de l’assemblée délibérative et ce jusqu’après minuit.
Une manière pour les élus de se révolter contre « le blocage institutionnel » dont ils accusent Éric Piolle. « [Il] a refusé que l’opposition soit représentée dans les organismes extérieurs à la Ville », s’étranglent les opposants. De fait, « sur 514 représentations, Éric Piolle n’a cédé que les huit sièges obligatoirement pourvus, selon la loi, à la représentation proportionnelle », soulignent-ils.
« Nous sommes indignés d’un tel cynisme »
Prenant leur calculette, ces derniers, « indignés d’un tel cynisme », dénoncent « un déni de démocratie ». Des chiffres ? « [Notre groupe] qui représente 11, 7 % du conseil municipal et 24 % des Grenoblois n’aura que 1,8 % de représentants », ont-ils calculé.
Avant de déplorer une situation « en totale contradiction avec les engagements de la liste Grenoble en commun [qui] rompt la charte Anticor signée par Éric Piolle ». Laquelle l’engage, assurent-ils à une représentation de la minorité dans tous les organismes extérieurs.
« Après l’explosion de la majorité à la Métro, Éric Piolle poursuit dans la fermeture et le sectarisme et sa majorité a pris tous les pouvoirs à Grenoble sans aucun contrôle ni contre-pouvoir », assène le groupe.
Une « dérive préjudiciable au débat »
Pour les opposants d’Éric Piolle, « cette dérive est préjudiciable au débat et à une démocratie locale normale. La majorité municipale aura révélé très vite son vrai visage quelques semaines après son élection ». Le groupe appelle ainsi « tous les démocrates à la vigilance et [garantit] aux Grenoblois [qu’il] fera face à ce sectarisme qui ne correspond aucunement à la culture grenobloise ».
Pour conclure, « nous le ferons avec détermination mais sans répondre aux provocations » promettent les conseillers municipaux,
Joël Kermabon