EN BREF – L’association de défense des animaux One Voice réclame à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili l’arrêt des abattages de loups. Comme le rappelle l’association, ces animaux sont en effet des individus relevant d’une espèce protégée.
One Voice sort les crocs. L’association de défense des animaux a fait part de ses inquiétudes à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili au sujet des loups en France. Dans un courrier en date du 20 juillet qui lui a été adressé, One Voice lui demande « en urgence de bien vouloir suspendre tout nouvel abattage de loups ».
Cette demande s’appuie sur le dernier bilan hivernal du réseau loup-lynx de l’Office français de la biodiversité (OFB). « La croissance de la population des loups en France ralentit et leurs territoires au niveau géographique ne se sont pas étendus », s’inquiète l’association. Or encore soixante individus devraient être abattus d’ici fin 2020.
« One Voice s’insurge contre tout tir sur les loups qui, par leur seule présence, magnifient nos forêts montagneuses », déclare l’association.
Considérant leur retour dans les Alpes comme « une bénédiction pour l’équilibre naturel », One Voice réclame « qu’ils soient protégés à tout prix ». Elle rappelle par ailleurs que les quelque 530 spécimens de canis lupus en France sont « issus d’une espèce protégée » et que, par conséquent, « ils devraient donc l’être ».
Des abattages injustifiés selon l’association
One Voice pointe du doigt « les dérogations ministérielles et préfectorales pour contrevenir à ce statut ». En effet, une centaine de loups ont été tués en 2019. Un nombre d’abattages qui avait doublé, suite à l’augmentation de leur population sur le territoire. Ce afin de diminuer les attaques sur les élevages
L’association de défense du pastoralisme avait en effet compté 5 000 bêtes tuées par des animaux sauvages en 2018, soit 200 de plus que l’année précédente. Mais pour One Voice, « rien ne prouve que l’amoindrissement de la croissance de leur population soit corrélé à une baisse des attaques sur les élevages ».
L’association a déjà porté l’affaire devant le Conseil d’État, sans obtenir gain de cause. En février 2020, la dernière procédure de référé n’a pas abouti « au regard du faible nombre de dérogations alors accordées ». Mais, mi-juilllet, l’association comptait « déjà trente loups » abattus. « Aujourd’hui, la croissance de la population des loups ralentit, et pourtant leur massacre augmente… », alerte One Voice.
L’abattage des loups, un danger pour l’espèce à long terme
One Voice expose ce constat : « Si un pourcentage est annoncé dès que la population s’accroît, le nombre de loups “à abattre” sera proportionnellement plus important. Augmenter cette part revient à chercher à faire diminuer la population lupine. », considère l’association.
En mars 2017, les experts de l’Office national de la chasse et du Muséum national d’histoire naturelle expliquaient déjà que l’abattage des loups était un danger pour l’espèce à long terme.
One Voice note également que les « dégâts » rapportés par les agriculteurs augmentent, « nonobstant l’augmentation du nombre de tirs sur les loups ». Pour elle, les loups sont ainsi « souvent les boucs émissaires » de dégâts causés par des chiens « dont les attaques ne permettent pas de toucher de dédommagement ». « Les loups sont des animaux sociaux, intelligents et qui ont besoin, comme tout un chacun, de se nourrir pour vivre », rappelle enfin l’association.
Thomas Imbert