FIL INFO – Créée en 2018 par des représentants de différents territoires français, la Fédération nationale de défense du pastoralisme attaque avec virulence la politique du gouvernement sur la question des loups comme des ours. Elle accuse par ailleurs l’Office national de la chasse et de la faune sauvage de mensonges, et le ministre Nicolas Hulot de « magistrale incompétence ».
Pour la Fédération nationale de défense du pastoralisme (FNDP), « le massacre est à la hauteur de l’incompétence ». Un « massacre » ? Celui causé par les ours et les loups, alors que « le nombre de victimes d’animaux domestiques est encore en augmentation » et que « les moyens dits “de protection” ne fonctionnent pas », déclare la Fédération dans un communiqué.
Officiellement créée le 24 juin 2018, la Fédération nationale de défense du pastoralisme se fixe pour objectif de « stopper le massacre des troupeaux domestiques par les grands prédateurs (loups, ours) réimplantés de force, qui menacent l’avenir des élevages ». La FNDP compte des représentants de différents territoires français, l’Isère y étant représentée par le maire de Chichilianne (Trièves), Yann Souriau.
Un loup balte en Lozère « en toute impunité »
Politique hors-sol, situation hors de contrôle… La FNDP multiplie les critiques à l’égard du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert, accusé de trahir sa promesse de « zéro prédation ». Au 31 juillet 2018, selon les chiffres avancés par la Fédération, 5 006 animaux ont été tués, contre 4 820 au 31 juillet 2017. « Entre le 30 juin et le 31 juillet 2018, ce sont 1 395 bêtes qui ont été massacrées par la politique du Plan Loup », ajoutent les défenseurs du pastoralisme.
Des défenseurs qui n’hésitent pas à attaquer frontalement l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), accusé de mensonges, « notamment dans le Béarn, avec la légende des chiens errants ». L’origine, ou l’hybridation, des loups est également un sujet de préoccupation. La FNDP signale ainsi la présence d’un loup d’origine balte en Lozère « qui court la campagne depuis deux ans en toute impunité ». Et se plaint de l’absence de moyens pour « organiser le retrait de ces prédateurs réintroduits illégalement ».
Des « thèses complotistes » ?
Les exigences de la Fédération ? Une révision urgente du Plan Loup, l’annulation du projet de réintroduction de deux ourses supplémentaires dans les Pyrénées, la mise en place d’une « brigade d’effarouchement » et de pièges non létaux pour les ours pyrénéens et la mise en place d’une brigade loup par massif. La FNDP demande encore le retrait immédiat de tous les loups « dont l’origine est douteuse » ainsi que des hybrides, et attend « la transparence totale promise dans le nouveau Plan Loup ».
Mais ce n’est pas tout : la Fédération veut encore « que cesse la manipulation de l’opinion publique par une avalanche de mensonges proférés […] par des associations subventionnées par le ministère de l’Environnement ». De plus, en raison de sa « magistrale incompétence », les pastoralistes exigent que le dossier Grands prédateurs soit retiré des mains du ministre Nicolas Hulot. Quant à l’ONCFS, les pastoralistes disent s’interroger sur « le maintien de [sa] délégation de service public ».
Contacté par Place Gre’net pour réagir sur ces accusations, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage met en avant la rigueur des protocoles de ses scientifiques. Des scientifiques dont les travaux comme les méthodes « sont soumises à l’approbation d’un conseil scientifique […] dont la probité ne saurait être mise en cause », ajoute-t-il. Et de conclure : « Qu’une fédération défende les intérêts de ses adhérents est légitime, qu’elle se perde dans les thèses complotistes la regarde. »