Rassemblement féministe contre le remaniement

“Remaniement sexiste, riposte fémi­niste” : plus de 200 per­sonnes ras­sem­blées devant le palais de jus­tice de Grenoble

“Remaniement sexiste, riposte fémi­niste” : plus de 200 per­sonnes ras­sem­blées devant le palais de jus­tice de Grenoble

EN BREF – Le col­lec­tif fémi­niste « Nous Toustes 38 » a orga­nisé un ras­sem­ble­ment devant le palais de jus­tice de Grenoble, ce ven­dredi 10 juillet à 18 heures. Plus de 200 per­sonnes se sont ainsi réunies pour expri­mer leur colère après l’annonce du rema­nie­ment. Principaux objets de leur cour­roux, les nomi­na­tions de Gérald Darmanin, sous le coup d’une plainte pour viol, et d’Éric Dupont-Moretti, accusé de sexisme.

« Et on est forte, et fière, et fémi­niste et en colère », pou­vait-on entendre hier devant le palais de jus­tice de Grenoble. Un cri de colère, à l’appel de Nous Toustes 38, scandé par plus de 200 per­sonnes ce ven­dredi 10 juillet pour pro­tes­ter contre le remaniement.

Rassemblement féministe contre le remaniement

Rassemblement fémi­niste contre le rema­nie­ment, le 10 juillet 2020 à Grenoble. © Léa Meyer – Place Gre’net

« L’un est accusé de viol et l’autre tient des pro­pos sexistes et uti­lise la culture du viol dans ses plai­doi­ries. Un ministre de la Justice connu pour ses pro­pos machistes et sexiste, c’est tout de même pro­blé­ma­tique ! », s’exclame Fanny, du col­lec­tif Nous Toustes 38. « Nous ne pou­vions pas res­ter sans rien faire. Après l’annonce du rema­nie­ment, nous avons orga­nisé cette mobi­li­sa­tion en seule­ment quatre jours », pré­cise Emma, membre du collectif.

Un cri de colère pour se faire entendre

La mobi­li­sa­tion, por­tée par les fémi­nistes de Nous Toustes 38 a com­mencé par la rédac­tion d’un texte, posté sur une pla­te­forme de lutte pour les droits des femmes et pro­posé à la signa­ture aux syn­di­cats et par­tis poli­tiques. « On pro­pose un ras­sem­ble­ment calme devant le tri­bu­nal de Grenoble pour faire entendre notre parole. Une minute de cris, des slo­gans, des chants et des prises de parole. Nous vou­lons faire entendre notre voix et notre mécon­ten­te­ment », explique Emma, membre du collectif.

D’autres orga­ni­sa­tions, notam­ment syn­di­cales, ont rejoint le ras­sem­ble­ment, ven­dredi soir, pour prendre la parole, comme les membres de Collages fémi­ni­cides 38, Solidaires et l’Unef. Ils ont éga­le­ment apporté leur aide pour four­nir le maté­riel néces­saire à la tenue de l’événement.

« Pour nous, c’était logique d’être là ce soir. La branche fémi­niste de Solidaires tient à pro­tes­ter contre ce rema­nie­ment sexiste et les consé­quences qu’il aura sur le droit des femmes. Ça ne va pas aider à faire avan­cer notre com­bat contre le har­cè­le­ment, les vio­lences sexuelles, que d’avoir un Premier ministre [accusé de viol] », juge Sophie de Solidaire 38.

La grande cause du quinquennat

« Nous avons l’impression que le gou­ver­ne­ment se fout de nous avec cette ques­tion de « pre­mière cause du quin­quen­nat. » Il n’y a pas de prise de parole ni de poli­tique forte concer­nant les vio­lences faites aux femmes. Cette nomi­na­tion est une forme d’affront pour les vic­times de vio­lences de genre », s’indigne Fanny.

Rassemblement féministe contre le remaniement

Un faux cer­cueil a été porté en pro­ces­sion. © Léa Meyer – Place Gre’net

L’appel relayé sur Facebook pré­ci­sait « Venez en noir » car le col­lec­tif Nous Toustes38 consi­dère que ce rema­nie­ment marque « la mort de la grande cause du quin­quen­nat ».

Des jeunes femmes ont ensuite porté en pro­ces­sion jusqu’au palais de jus­tice, sous les huées des mani­fes­tants, un faux cer­cueil sur lequel on pou­vait lire « RIP Grande cause du quin­quen­nat ».

De faux pro­cès-ver­baux rédi­gés par les mani­fes­tants ont alors été dépo­sés devant le palais de jus­tice. « Comme autant d’appels à l’aide qui ne pour­ront plus être enten­dus », selon Marie, 21 ans.

« Les prin­ci­paux postes de ministre sont accor­dés à des hommes, qui ont des posi­tions plus que limites sur les ques­tions de fémi­nisme… Ces nomi­na­tions sont un affront aux per­sonnes vic­times de vio­lences en France, dont les plaintes sont rare­ment reçues. Nous sommes hyper inquiets pour le reste du quin­quen­nat de Macron », s’inquiète Émilie, 18 ans.

Léa Meyer

Eric Piolle s’é­tait déjà dit « sidéré » par ces nominations

Au len­de­main de l’an­nonce du rema­nie­ment minis­té­riel, Eric Piolle, maire de Grenoble, avait for­te­ment réagi lors d’une inter­view sur RMC, se disant « sidéré » par ces nomi­na­tions et le « sym­bole » qu’elles [ren­voyaient]. « Ministres, Darmanin et Dupond-Moretti posent deux ver­rous sur la puis­sante libé­ra­tion de la parole des femmes, qui va dura­ble­ment chan­ger la donne. Que dire aux 225 000 femmes vic­times de vio­lences par an ?! »

Léa Meyer

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