En BREF – Où en est la crise sanitaire ? Ce mercredi 8 juillet 2020, les acteurs isérois de la santé se sont réunis au CHU Grenoble-Alpes pour faire le point sur la situation et développer leur plan de mobilisation en cette période estivale « post-covid ».
La situation est sous contrôle en ce début d’été. Le corps médical s’est montré confiant lors de la réunion de ce mercredi 8 juillet. Au CHU de Grenoble, seuls trois patients atteints du Covid-19 occupent des lits, dont deux en réanimation.
« On constate que l’activité a retrouvé son niveau d’avant concernant les soins non programmés », affirme Monique Sorrentino, directrice du Chuga.
Malgré cela, les acteurs de la santé continuent de voir affluer massivement des patients. La directrice parle de pics « comme on peut en voir en période hivernale ».
Face à une charge de travail toujours aussi importante pour les services d’urgences, les professionnels du secteur rappellent les bons comportements à adopter pour faciliter l’organisation des services de santé. « Avant d’appeler les urgences, il faut contacter son médecin généraliste ou le centre 15. Celui-ci oriente les patients vers le professionnel de santé le plus à même de les prendre en charge. »
L’objectif est d’éviter un afflux trop important aux urgences pouvant mettre à mal leur organisation. « Il ne faut pas attendre 20 heures pour aller voir un médecin », ajoute quant à lui Pascal Jallon, président du conseil départemental de l’ordre des médecins.
De l’entraide pour plus de « sérénité »
Cette entraide vise à mettre en place les alternatives aux urgences pour les patients. « Éviter les urgences, tout en étant suivi et soigné », résume Marie-Thérèse Leccia, présidente de la commission médicale d’établissement (CME).
Malgré une période toujours marquée par cette « semi-crise », Ludovic Rebouillat, directeur général par intérim du Groupe hospitalier mutualiste (GHM), se montre confiant et optimiste.
« Le point positif de cette crise, c’est que cela a permis ce partenariat. L’entraide entre établissements de santé va permettre d’aborder plus sereinement cette période », explique-t-il.
Même constat pour Guillaume Debatty, chef du service Samu. « Il y a un manque d’urgentistes important en France, mais cette excellente collaboration va permettre de mieux organiser l’été. » Une période compliquée où, au Covid-19, s’ajoute la problématique de la canicule.
L’ombre de la deuxième vague
Qu’en est-il pour la suite ? Mercredi 8 juillet, Jérôme Salomon, numéro 2 du ministère de la Santé, a affirmé ne pas exclure la possibilité d’une deuxième vague. Deux jours avant, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet allait même jusqu’à prédire que le virus « pourrait tout à fait revenir cet été ».
Est-ce que les professionnels de santé anticipent et se préparent déjà à cette potentielle deuxième vague ? « Oui, bien sûr ! À l’époque de la première vague, nous avions déjà réagi vite et bien. Maintenant, nous savons comment réagir. Nous nous préparons et le but de ce partenariat est aussi de prévenir cette possibilité », affirme Monique Sorrentino. Dans la perspective de cette deuxième vague, « l’important est de respecter les gestes barrières », rappelle quant à lui Pascal Jallon.
Corentin Bemol