EN BREF – L’association Droit au logement a tenu une conférence de presse ce jeudi 25 juin devant les locaux du CCAS de Grenoble. C’est ici, rue Sergent-Bobillot, que la municipalité grenobloise lui aurait promis un local de 300 m²… avant de se rétracter. Le Dal 38 déplore un manque de considération, tandis que la municipalité défend sa décision, ces locaux étant, selon elle, inadaptés à l’accueil du public.
Membres du Dal 38 devant l’accès des locaux du CCAS où ils devaient emménager. © Julien Morceli – Place Gre’net
Dans quelles conditions va être relogé le Dal 38, comité local isérois de l’association Droit au logement ? Tel était l’objet d’un point presse organisé ce jeudi 25 juin 2020 devant les locaux du CCAS de Grenoble.
Aux dires des membres de l’association, c’est la première adjointe à la Ville Élisa Martin qui leur aurait proposé d’investir ces locaux en décembre 2019. Des plans leur auraient même été remis, après une visite le 19 février dernier. Mais, voilà, la mairie a finalement modifié sa proposition au profit de bureaux à la Maison des associations.
Pour le Dal 38, la situation sociale s’est dégradée depuis le confinement
Depuis la crise sanitaire, le Dal 38 dit être de plus en plus sollicité par des personnes en situation de mal-logement. Isabelle Scavarda en fait partie. Cette ancienne négociatrice immobilière, par ailleurs locataire d’un logement HLM, a ainsi eu recours aux services du Dal.
Il y a quelque temps, alors qu’elle s’est retrouvée au chômage, elle n’est pas arrivée à obtenir ses attestations employeurs, pourtant nécessaires au calcul de ses droits. « Je ne pouvais plus payer mon loyer », raconte la locataire.
« Lorsque vous vous retrouvez dans des situations comme celle-là, vous êtes parfois envahie par les émotions et vous n’arrivez plus à expliquer votre situation », poursuit-elle.
Le Dal l’ayant aidée dans l’expertise et les démarches administratives, elle a décidé de le rejoindre et de participer à la manifestation en tant que militante pour le soutenir.
Une décision justifiée pour l’adjoint à l’action sociale de la Ville de Grenoble
Alain Denoyelle, adjoint à l’action sociale et vice-président du CCAS. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
De son côté, Alain Denoyelle, adjoint à l’action sociale à la Ville de Grenoble et vice-président du CCAS, explique que la visite des locaux avait été faite sans avoir « le retour technique et de sécurité préalable à la possibilité d’une mise à disposition ».
Il évoque en outre un lieu non adapté à l’accueil du public et des coûts d’aménagement estimés à plus de 100 000 euros.
« Ces locaux sont d’anciens ateliers techniques », poursuit l’adjoint, qui estime ainsi « trop conséquentes » les interventions nécessaires au réaménagement des lieux.
Julien Morceli
Le Dal 38 demande un moratoire sur les loyers à Grenoble
Au-delà de la question de ses locaux, le Dal estime que la Ville de Grenoble ne répond pas à l’urgence sociale en cette période de crise. « Il n’y a pas eu de gel des loyers pour les locataires HLM qui ont perdu des ressources pendant le confinement. Et les expulsions pour fautes d’impayés n’ont pas été interdites », déplore Patricia Ospelt, membre du Dal. Elle demande ainsi à la Ville d’adopter un moratoire sur les loyers. « D’autres villes l’ont fait, comme Bobigny et Saint-Denis », souligne-t-elle.