FIL INFO – Donné grand favori du second tour des municipales, Éric Piolle a‑t-il sciemment érigé en chiffon rouge l’ex-maire de Grenoble Alain Carignon ? C’est en tout cas ce qu’affirment Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot, les deux ex-colistiers du candidat EELV, entrés en dissidence en 2017.
À quelques jours du second tour, les deux élus de gauche éliminés au premier tour du 15 mars tirent à boulets rouges sur le maire sortant. En cause selon Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot ? Une interview vidéo façon TikTok, dans laquelle Éric Piolle déclare « avoir du mal à mentir ». Suivie d’une publication le 24 juin dans Le Dauphiné libéré où le maire sortant attribue la victoire d’Alain Carignon en 1983 à l’abstention.
L’assertion a fait bondir les deux élus. « Un gros mensonge ! Cette affirmation est totalement fausse : l’abstention en 1983 a été une des plus petites enregistrées depuis 1965. Elle n’a fait que grimper depuis… »
En 1983, le taux d’abstention était ainsi au premier tour de 33,2 %. Avant d’atteindre 45 % en 2008 puis 47 % en 2014 avec l’élection d’Éric Piolle. Le 15 mars, il a atteint, contexte aidant, des sommets, avec 57,8 %.
« Le “danger Carignon”, agité tout au long de la campagne n’a jamais existé »
« Pourquoi le maire-candidat use-t-il d’un mensonge aussi grossier visant à faire croire qu’abstention = Carignon à la tête de la Ville ? », interpellent Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot. Qui rappellent que « les résultats du 1er tour ont largement démontré que le “danger Carignon”, agité tout au long de la campagne par Piolle avec le plus grand cynisme alors qu’il n’y croyait pas lui même, n’avait jamais existé ».
Pour eux, l’affaire est entendue : Éric Piolle entend « tout simplement réduire l’abstention pour son propre compte : être élu avec seulement 20 % des inscrits comme au 1er tour saperait inévitablement sa légitimité de maire… voire de présidentiable. »
PC